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Mattel, même pas peur !

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A 18 ans, Coline Mattel vise ce mardi le titre olympique au saut à ski. Une ambition légitime pour ce monstre de précocité bourré de talent, à la tête bien pleine et surtout, qui ne recule devant rien. Un vrai phénomène.

L’histoire ne dit pas si Coline Mattel est calée en latin. Il n’empêche, avec cette sauteuse à ski à la tête bien pleine, c’est à la fois « Citius, altius, fortius » et « Mens sana in corpore sano ». Autrement dit, « Plus vite, plus haut, plus fort » (la devise olympique) et « Un corps sain dans un esprit sain ». Si ce p’tit bout de femme d’1,65m est un pur talent révélé dès l’âge de 13 ans et médaillée mondiale de bronze à 16, cette Haute-Savoyarde est en effet titulaire d’un Bac scientifique avec mention « Très Bien » et félicitations du jury, s’il vous plait ! Et prépare désormais une licence d’arts du spectacle. La tête et les jambes, on vous dit.

Et durant les Jeux de Sotchi, nul doute que les deux fonctionneront à plein régime car s’élancer d’un tremplin olympique requiert un mental d’acier. « Participer aux Jeux, c’est énorme, souligne la native des Contamines Montjoie. C’est le rêve de n’importe quel sportif. Quand nous avons appris en 2011 que le CIO intégrait le saut à ski féminin au programme à Sotchi, un changement s’est produit dans nos têtes. Nous sommes toutes devenues plus engagées, plus sérieuses à l’entraînement. Pour nous toutes, c’est exceptionnel de partager avec tous les athlètes du monde. »

« Vaincre cette peur en haut du tremplin »

À 18 ans, Coline Mattel fait partie du gratin mondial et visera ni plus ni moins qu’une médaille olympique sur le tremplin du complexe de Russki Gorki. D’autant qu’en 2012, lors de l’épreuve préolympique, elle avait y avait décroché sa première victoire en Coupe du monde. « J’ai bien aimé le tremplin, confie-t-elle. Ca m’a donné le plein de confiance ». En insistant à peine, elle fixe même le curseur encore un peu plus haut en affirmant, sans fanfaronner qu’elle veut « gagner ».

Mais comment, diable, cette jeune fille a-t-elle pu s’orienter vers le saut à ski, quand la discipline n’était pas encore inscrite au programme olympique et peinait à sortir de l’anonymat ? Quand, surtout, tous les autres gamins de son âge optaient pour des sports d’hiver bien plus classiques ? « Ce que j’ai aimé, c’est d’avoir peur en haut du tremplin et le fait de vaincre cette peur, lâche-t-elle. Ce sont des sensations uniques ». La tête, les jambes. Et un cran incroyable qui effraierait bien des bonshommes…

G.Mathieu (avec EJ) à Sotchi