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Mayer, de l’enfer au paradis

Matthias Mayer

Matthias Mayer - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Victime d’un grave virus il y a deux ans qui lui a fait perdre 15 kg, l’Autrichien Matthias Mayer, jamais vainqueur d’une Coupe du monde, a sorti la course de sa vie pour remporter la descente olympique. Miller comme les Français ont déçu.

A sa manière, Matthias Mayer a tué le père. Alors que son papa, Helmut, avait été couvert d’argent lors des Jeux Olympiques 1988 de Calgary en Super-G, son fiston l’a déboulonné, ce dimanche, de l’autel familial en devenant champion olympique. Et pas de n’importe quelle épreuve puisqu’il s’agit de LA discipline reine, la descente, le pendant du 100m en athlétisme. On attendait Miller, Svindal, Franz, Defago et Innerhofer, et c’est donc finalement cette grosse cote venue d’Autriche, jamais vainqueur d’une manche de Coupe du monde (mais auteur du meilleur temps de la troisième séance d'entraînement), qui a fait la nique aux favoris sur le tracé du centre alpin de Rosa Khutor. La course d’une vie, en somme, lui qui n’avait jusqu’à présent jamais fait mieux que 5e en descente ! Et qui ne comptait que deux podiums en Super-G.

« C’est incroyable, je ne réalise pas, a lâché le natif de St.Veit, revenu de loin après avoir perdu, en 2012, 15 kg suite à une maladie nosocomiale contractée après une opération de la cheville. Je ne réaliserai vraiment ce que j’ai fait peut-être dans plusieurs années. Ce matin en me réveillant, je savais que je pouvais gagner cette course. J’avais le sourire toute la journée. C’était mon jour d’autant que j’avais senti Bode Miller très nerveux. »

Miller ne comprend pas

Abattu dans l’aire d’arrivée, l’Américain a pris une grosse claque. Alors qu’il avait préparé son coup tout au long de la saison, l’Américain, crédité de deux des trois meilleurs temps des séances d’entrainement, a perdu pied. « Je ne sais pas ce qui s’est passé, a-t-il déclaré. La visibilité était différente aujourd’hui et c’est le seul désavantage que je vois. Mais par le passé, je suis déjà parvenu à surmonter ce type d’obstacle. J’ai essayé de skier le plus dur possible, en étant aussi agressif que je le pouvais. Mais aujourd’hui, il fallait mettre en place tout un tas de paramètres techniques que je ne suis pas parvenu à appliquer. Je suis déçu. Ca ne peut toujours aller bien. »

Coup dur également pour les Français, qui n’ont jamais été dans le bon tempo. David Poisson termine 16e, Adrien Théaux 18e et Guillermo Fayed 26e, tandis que Johan Clarey est sorti peu après le départ. « Il y a beaucoup de déception, ça s’est vu, je n’étais pas du tout content de ma course, déclaré à chaud Adrien Théaux. Les Jeux restent des Jeux, et je n’ai pas réussi à m’amuser sur le ski. Je ne me suis pas fait plaisir, je n’ai pas trouvé les bons réglages entre ma technique et mon matériel. J’ai été très bon en haut mais derrière, j’ai perdu beaucoup de temps. C’est dommage, parce que ce sont quand même les Jeux Olympiques … Il me reste encore deux courses, on verra. Il faut se faire plaisir, il faut jouer. Je n’ai pas trouvé le bon timing pour faire ce que je voulais faire, je n’ai pas sur maitriser mon matériel et la piste. Il y a des jours où ça ne passe pas. » En attendant, le compteur des médailles françaises est toujours bloqué à zéro.

G.Mathieu à Sotchi