
Moenne Loccoz : « Je suis à moitié dépressive ! »

Nelly Moenne Loccoz - -
Nelly Moenne Loccoz, comment se sont passées les premières qualifications de l'année 2014 ?
2014 n’a pas bien démarré. Ça ne s’est pas super bien passé aujourd’hui (vendredi) puisque je fais 22e. Je passe tout juste pour les finales (les 24 premières sont qualifiées, ndlr). C’est compliqué, mais au moins je suis en finale. Je ne dois plus y penser et déjà me tourner vers les finales. On a fait le retour vidéo avec le coach pour voir ce qu’on pouvait améliorer. Ce sera une toute autre course. Tout le monde peut passer car il y aura du mouvement et du combat, c’est le principe du snowboardcross. Je vais essayer de positiver. Et même si je n’aurai pas de bons départs samedi, je devrai être plus rusée que les autres. Ça, normalement, je suis capable de la faire.
Pour cette première sur cette piste d'Arcalis, comment trouvez-vous le tracé ?
Le tracé est cool. C’est vraiment fun, même si ce n’est pas très rapide car on est sur une neige de printemps. Il fait assez chaud, donc c’est sympa. Les organisateurs ont vraiment fait un bon boulot car la piste n’est pas très raide. C’était dur de faire un truc excitant. Ils ont réussi à le faire, avec plein de modules et virages assez corrects. Je pense qu’on va bien se marrer sur les finales.
Comment vous sentez-vous physiquement à moins d'un mois des Jeux ?
Objectivement, je me sens super bien. Mais je fais 22e en qualifs, donc c’est qu’il y a un truc qui ne va pas. Ça vient peut-être de moi, ça vient peut-être des gens qui sont autour de moi. Il faut vite résoudre ces problèmes car je ne veux plus être 22e en qualifs. Il faut que je réussisse à mettre le doigt dessus. Il reste trois courses avant les JO (deux ce week-end à Arcalis et une aux X-Games, ndlr). Trois courses pour sauver les meubles et prendre un peu de confiance, en tirant les enseignements de ces déceptions.
L'objectif de samedi sera de tout lâcher...
Là, il n’y a rien à perdre. Au pire, je peux être 24e… Ça ne fait pas une grande différence. Pourtant, je me marre bien… Je me suis éclatée aux entrainements, je me suis éclatée aujourd’hui. Samedi, ça sera une course à plusieurs, j’aurai donc des repères. Je vais essayer de faire du bon snowboard, en passant la ligne devant à chaque fois. Et si je suis derrière, tant pis !
Que vous manque-t-il pour retrouver les podiums ?
Elle est terrible cette question. Je me la pose depuis un moment. Il n’y a pas de recette magique, car sinon on serait tous champions du monde. Il manque tout un tas de petits trucs qui font que je suis 22e en qualifs. J’ai retrouvé l’envie de faire du snow après avoir pris des bons coups de pied sur les premières épreuves de Coupe du monde. J’estime que je n’étais pas à ma place. Il faut encore que je travaille techniquement. Je vais tout donner sur les finales de samedi et voir le résultat. Et puis, il reste encore un peu de temps pour les JO. On ne va pas faire de plan sur la comète.
« Vaultier peut être aux JO ! »
La pression est-elle forte sur ces dernières épreuves officielles avant les Jeux ?
C’est ça le problème de cette année. C’est l’année olympique ! Tu te couches le soir et le lendemain, c’est encore plus proche que la veille (rires). C’est horrible, ça donne une pression de dingue. Je suis mal placée pour parler ce soir car je suis à moitié dépressive ! Mais il faut essayer de relativiser car ça reste du snowboard. Tout le monde a la même pression, on tremble tous comme des feuilles mortes. Au-delà des Jeux Olympiques, j’aimerais bien réussir quelques compétitions avant et après Sotchi car pour l’instant, ce n’est pas fou… Je veux monter dans le classement, retrouver les podiums et gagner des courses. Quand la pente est descendante pour un sportif de haut niveau, ce n’est vraiment pas facile…
L'équipe de France possède plusieurs médaillés olympiques (Tony Ramoin, Déborah Anthonioz, Paul-Henri de Le Rue). Est-ce un plus avant d'entamer une compétition comme les Jeux ?
On en parle plutôt en rigolant pour l’instant, car tout le monde est bien stressé. On est rentré en famille pour les fêtes et tout le monde nous a dit de ramener une médaille. Ça nous agace au plus haut point, mais on le prend avec humour. On essaye de dédramatiser la chose. On en parle entre nous, mais ça reste des discussions privées. Ce n’est pas un débat qu’on va sortir à table. Ces discussions se passent plutôt en tête à tête. On partage nos expériences en privée.
Pensez-vous que Pierre Vaultier, victime d'une rupture des ligaments croisés antérieurs du genou droit fin décembre, peut encore participer aux Jeux ?
Oui, carrément ! Il gère son truc de son côté. S’il est là, je serai ravie pour lui et je l’encouragerai au départ. Sinon, je serai hyper déçue pour lui, car c’est le meilleur snowboarder du monde depuis huit ans et il va encore passé à côté d’un grand évènement…
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