Mondiaux Parasports d’hiver: quel bilan pour l’équipe de France à cinq semaines des Jeux paralympiques?

Marie Bochet en mars 2018 - Icon Sport
Après le report frustrant des championnats du monde l’an passé, l’équipe de France s’est largement rassurée à Lillehammer, en Norvège. Durant les dix jours des Mondiaux Parasports d'hiver, les Bleus ont conquis vingt médailles, dont dix en or.
"En terme comptable c'est super, se réjouit le directeur des sports d'hiver handisport, Christian Fémy. Cinq athlètes champions, ça montre la densité. Mais la satisfaction c'est surtout le niveau global de tous nos sportifs, qui ont skié à leur juste valeur car ça reste des épreuves d'un jour."
Les favoris et cadres du groupe France n’ont pas failli: Marie Bochet, octuple championne paralympique en ski alpin, a décroché quatre médailles dont deux en or, comme Arthur Bauchet. "Marie a toujours été là. Même avec son palmarès et la concurrence elle n'a pas baissé les bras, elle a montré qu'elle faisait partie des meilleurs", se félicite Christian Fémy, content de voir la Française au plus haut malgré une concurrence renforcée. En snowboard, Maxime Montaggioni a raflé deux titres, tandis que Cécile Hernandez a décroché deux médailles, l’or et l’argent.
La "concrétisation" pour Hyacinthe Deleplace
Le meilleur bilan revient à Hyacinthe Deleplace, en ski alpin catégorie déficient visuel. Vainqueur de la Coupe du Monde l’année dernière, il est reparti avec quatre médailles, trois en or et une en bronze.
Christian Fémy parle de " concrétisation du niveau qu'il a", pour celui qui s’est remis au ski sur le tard, après être passé par l’athlétisme. L’encadrement des Bleus pouvait aussi se féliciter de la nouvelle "structure" mise en place autour du skieur : le test avec deux guides - une rareté, dont les débuts de l’ancien pro valide Valentin Giraud-Moine pour les épreuves de vitesse, a été concluant… Et a de fortes chances d’être reconduit pour les Jeux.
Le ski nordique poussif, Marie Bochet touchée
"C’a été un peu plus délicat côté ski nordique, note Christian Fémy à l’heure de conclure ce bilan. C’est un peu moins bien que ce qu'on aurait pu espérer au biathlon, notamment au tir. Je n'aime pas la notion de contre performance car ils ont fait ce qu'ils avaient à faire. Les autres sont meilleurs." Les autres, ce sont notamment les Russes, qui règnent sur la discipline. En catégorie debout, Benjamin Daviet, "à la fois satisfait et un peu déçu", signe tout de même deux médailles de bronze et a terminé avec l’argent en relais, accompagné d’Anthony Chalençon, catégorie déficient visuel. Mais pas de panique de toute façon, le pic de formé prévu est prévu sur les Paralympiques, car il est difficile d’en avoir deux à un mois d’écart.
Le vrai hic vient de la blessure à l’épaule droite de Marie Bochet, tombée à l’entraînement avant le slalom. Rien de cassé, en attendant les examens supplémentaires. "J'espère que va pas trop la freiner dans préparation, avoue Christian Fémy. L'épaule c'est toujours compliqué, elle ne pouvait pas conduire en revenant... C'est quatre à six semaines en général pour revenir." Ce qui risque d’être juste pour être à 100 % aux Jeux.
En attendant, les Bleus ont décidé de couper. Pas d’étape de Coupe du Monde, pour se ressourcer et éviter le Covid notamment… Avant un stage pour "réaffiner les choses" avant l’échéance paralympique.