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Paris 2024 vu de Sotchi

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La France a profité des JO de Sotchi pour bien lister les attentes du CIO, réactiver certains réseaux et redéfinir quelques axes de travail, en vue d’une éventuelle candidature à l’organisation des JO d’été 2024.

Si les Jeux Olympiques de Sotchi s’achèvent ce dimanche, dès lundi, d’autres JO débuteront pour la France. Ceux dont l’objectif est bien plus lointain et incertain, avec le lancement de « l’étude d’opportunité » d’une candidature tricolore à l’organisation des JO d’été 2024. Un grand barnum, avec 17 commissions dont les travaux devront permettre de trancher en septembre prochain si la France doit y aller ou pas. Après cinq échecs successifs (hiver et été confondus) depuis 1992.

Si aucune décision n’a donc d’ores et déjà été prise, la France a-t-elle clairement profité de ces JO d’hiver en Russie pour tâter le terrain et prendre la température, auprès de tous les membres du CIO réunis pour l’occasion et notamment, durant la 126e session du Comité International Olympique ? « On en a parlé de manière informelle, confie Guy Drut, membre français du CIO au même titre que Jean-Claude Killy et Tony Estanguet. Des membres du CIO m’ont demandé si nous allions être candidats ou pas même si pour nous, ce n’était pas la peine d’en parler car pour l’instant, il ne faut pas précipiter les choses. Comme j’ai coutume de dire : une haie après l’autre. Mais je pense que le CIO prend la chose du bon côté. »

Sourires et interrogations

« Ca commence à se savoir, on commence à voir un certain nombre de visages qui s’éclairent quand on parle avec certains membres du CIO, raconte Bernard Lapasset, en charge du Comité Français du Sport International (CFSI), qui chapeautera cette vaste étude de faisabilité. D’autres visages sont en revanche un peu plus interrogatifs. On a essayé d’avoir une attitude neutre, et de ne pas en parler car c’est encore trop tôt. Il faut aussi adopter des règles de conduite car c’est un monde particulier. »

Puisque l’heure n’est donc pas encore au lobbying ou à un travail politique de fond, le camp français s’est donc évertué à mettre les formes. Et à restaurer une certaine image parfois écornée à l’international en retissant certains réseaux ou réactivant certains contacts. « Notre souci simple était de rétablir un lien de cordialité, de fidélité, d’amitié et de crédibilité entre ce que sait faire la France –qui un pays olympique important et qui est à l’origine de l’olympisme- et les objectifs du CIO, afin de porter le message qui convient », précise Lapasset.

La France modifie sa copie

Durant la session du CIO, le camp tricolore s’est enfin montré particulièrement attentif au discours de Thomas Bach, son président, qui souhaite voir à l’avenir des candidatures plus créatives et moins stéréotypées. Moins coûteuses et mieux rationnalisées. « On avait déjà défini un certain nombre de thèmes dans la constitution des groupes de travail mais en conséquence de ce qui s’est passé durant ces Jeux, on a modifié certains thèmes, donné d’autres priorités pour s’adapter et faire des propositions, explique Lapasset. Thomas Bach nous a invités à faire des propositions. Il faudra donc être au rendez-vous pour proposer un certain nombre d’éléments nouveaux à mettre en œuvre par le CIO. »

« On quittera Sotchi avec le sentiment d’avoir accompli un bout de chemin important, d’avoir beaucoup appris lors de la session du CIO, d’avoir recueilli beaucoup d’informations relatives à l’environnement dans lequel se situent certains membres du CIO qui sont nouveaux. Maintenant, à nous de monter l’iceberg. »

Gérald Mathieu à Sotchi