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Patinage artistique: champions olympiques en 2022, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron mettent un terme à leur carrière

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Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, qui ont obtenu la médaille d'or aux JO 2022, ont décidé de mettre un terme à leur carrière.

Éloignés des compétitions depuis plus de deux ans, les patineurs français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, champions olympiques de danse sur glace en 2022, ont annoncé mardi 3 décembre la fin de leur carrière.

À respectivement 29 et 30 ans, les deux Français tirent leur révérence forts d'un palmarès éblouissants: cinq couronnes mondiales, cinq titres européens, une médaille d'argent aux JO 2018 et enfin la consécration olympique en 2022 à Pékin. Ils ne défendront donc pas leur titre aux JO de Milan 2026.

"Nous emportons de merveilleux souvenirs"

"Nous n’aurions pas pu rêver d’une plus belle carrière", écrivent-ils dans un communiqué. "Cette carrière, nous la devons à nos entraîneurs, nos parents, notre fédération, nos chorégraphes, entraîneurs physiques, mentaux, costumiers, agents, kinés, médecins, supporters, journalistes… sans qui nous ne serions jamais arrivés au plus haut niveau de notre art. C’est avec une immense gratitude que nous décidons de tourner la page. Un immense merci à notre public pour le plaisir partagé avec nous sur la glace. Nous emportons de merveilleux souvenirs", ajoutent-ils.

Après leur cinquième titre mondial, à Montpellier, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron avaient laissé planer le doute sur leurs intentions avant d'annoncer finalement quelques mois plus tard, au firmament de leur carrière, leur volonté de faire un break afin de "prendre le temps de se reposer", après 17 années de haut niveau.

Depuis leur mise en retrait du circuit compétitif, ils ont participé à de nombreuses tournées de spectacles à travers le monde, sans jamais fermer la porte à un retour et ont entretenu le mystère sur leurs projets.

De nouveaux territoires

Pour les deux patineurs, l'aventure avait démarré sur la glace de Clermont-Ferrand lorsque Catherine Papadakis, leur premier entraîneur et mère de Gabriella, décide de les associer en 2005. Entre Gabriella, au rire facile et sonore, et Guillaume, plus réservé, le courant passe immédiatement.

C'est ensuite à l'été 2014, avant leur deuxième hiver en seniors, que la carrière des deux danseurs connaît un coup d'accélérateur. Les deux Français posent leurs valises à Montréal pour rejoindre leur entraîneur Romain Haguenauer et l'école montée par les Canadiens Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon. Ils y trouvent l'équipe et les conditions d'entraînement qui les propulseront vers les sommets.

Loin du kitsch et des paillettes qui inondent souvent les patinoires, ils ont démontré, programme après programme, leur volonté constante d'explorer de nouveaux territoires. De To Build a Home du groupe britannique Cinematic Orchestra en 2016, à l'Elégie de Fauré récompensée de l'or aux JO 2022, ils auront marqué leur époque par la grâce et la légèreté de leur patinage ainsi que par leur qualité d'interprétation, leur domaine d'excellence.

Le "cauchemar" de Pyeongchang

Un autre programme du couple restera également dans les mémoires, mais pas pour les raisons qu'ils auraient espérées. Venus pour l'or aux JO de Pyeongchang en 2018, les deux patineurs y vivent leur "pire cauchemar". Dès les premières secondes de leur danse rythmique, patinée sur l'immense tube Shape of You d'Ed Sheeran, le tour du cou qui retient le haut à franges de Papadakis se détache. Déstabilisés par cette mésaventure, ils perdent de précieux points, et malgré un programme libre époustouflant, ils voient l'or se dérober sous leurs patins pour 79 centièmes!

Mais quatre ans après cet argent amer, les deux danseurs reviennent plus fort et parviennent à conquérir à Pékin le seul or qui manquait à leur exceptionnel palmarès.

"Ineffable" pour elle, "une machine à laver d'émotions" pour lui, qui s'est "retenu de hurler". "C'est hallucinant le poids de cette médaille. C'est le symbole de tout ce qu'on a traversé", explique alors Papadakis. Après plus de deux ans de réflexion, les artistes de la glace ont finalement décidé d'en rester là, laissant l'impression d'avoir tutoyé la perfection tout au long de leur carrière.

JA avec AFP