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Patinage artistique: la folle histoire d'Alysa Liu, retraitée à 16 ans et championne du monde trois ans plus tard

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Ancienne enfant prodige du patinage américain, avant de raccrocher les patins à 16 ans, Alysa Liu a décidé de reprendre sa carrière il y a quelques mois. Pour devenir, ce week-end, championne du monde.

Une énorme surprise à Boston. Sortie de sa retraite en début de saison, l'Américaine Alysa Liu, 19 ans (et donc ex-retraitée), a été sacrée dans la nuit de vendredi à samedi championne du monde de patinage artistique, devant la triple tenante du titre Kaori Sakamoto.

Déjà en tête après le court à la surprise générale, Liu, scintillante dans sa tunique dorée, a signé un programme libre éblouissant pour s'emparer du titre avec un score cumulé de 222,97 points.

"On ne va pas se mentir, l'histoire est folle! Je ne sais pas comment j'ai pu revenir et devenir championne du monde. Je n'y aurais jamais cru!", a déclaré Liu à l'antenne de NBC. "Je n'arrivais déjà pas à croire que j'avais gagné le court. Je ne pensais pas être la meilleure au monde, je n'avais pas l'impression d'avoir gagné. Mais maintenant, je ne sais pas... Il faut que je digère tout ça."

Enfant prodige... mais lessivée

Ancienne enfant prodige, plus jeune championne des États-Unis à 13 ans, l'Américaine avait pris sa retraite en 2022, à 16 ans seulement, quelques mois après sa 7e place aux Jeux olympiques de Pékin. Mais le patinage et la compétition lui manquaient trop et elle a finalement décidé de rechausser les patins en début de saison. Son meilleur résultat aux Mondiaux jusqu'ici avait été une médaille de bronze en 2022. Interrogée sur son parcours atypique, elle a affirmé ne rien regretter.

"Toutes les décisions que j'ai prises, je suis heureuse de les avoir prises. Elles m'ont permis d'arriver à ce moment."

À moins d'un an des Jeux olympiques de Milan et Cortina d'Ampezzo, elle devance Sakamoto (217,98 pts), victorieuse des trois derniers Mondiaux, et une autre Japonaise, Mone Chiba (215,24 pts). Elle offre aux Etats-Unis un premier titre mondial chez les femmes depuis Kimmie Meissner en 2006. Liu avait moins d'un an.

Arrivée en tant que grande favorite, aux côtés de l'Américaine Amber Glenn, finalement 5e, Sakamoto avait perdu de précieux points lors du programme court mercredi. Vendredi, elle a produit un programme libre de haute volée sur le standard "All That Jazz" issu de la comédie musicale "Chicago". Les performances des autres patineuses ont semblé bien fades après le passage de la charismatique Japonaise, et on pensait déjà la patineuse de 24 ans prête à se parer d'une quatrième couronne mondiale de suite.

Mais Alysa Liu, dernière concurrente à entrer en piste, ne s'est pas laissé impressionner et a enflammé les 19.000 spectateurs du TD Garden de Boston, debout avant même la fin de sa performance.

Un poids en moins pour Sakamoto

De son premier triple flip à sa combinaison triple lutz, double axel, double boucle piqué, l'Américaine, revenue avec un patinage bien plus mature, n'a jamais failli, rayonnante sur les notes disco de Donna Summer.

Malgré la défaite, Sakamoto a elle révélé se sentir plus légère. "J'avais pour objectif de remporter mon quatrième titre consécutif", a-t-elle reconnu. "Mais j'ai l'impression que ça m'enlève un poids sur les épaules. C'est une expérience importante que de ressentir cette défaite, parce que maintenant je peux être une outsider, une challenger qui va de l'avant et qui vise le sommet. Et je pense que c'était une expérience importante à vivre avant les Jeux olympiques de Milan."

Les Mondiaux 2025 se concluent ce samedi avec la danse sur glace et l'épreuve masculine, où les Etats-Unis sont bien partis pour décrocher également la victoire.

C.C. avec AFP