Quand les JO de Sotchi embarrassent les Bleus

- - -
Les polémiques n’en finissent plus de s’accumuler à mesure que les Jeux de Sotchi se rapprochent. Vladimir Poutine a beau tenter d’arrondir les angles pour contrebalancer, notamment, le tollé provoqué par la loi anti-propagande homosexuelle votée par le parlement russe cet été, les casseroles commencent à être nombreuses autour des Jeux d’hiver, à 100 jours du coup d’envoi de la compétition (du 7 au 23 février). Entre les dépenses exorbitantes consenties (plus de 36 milliards d’euros, 25 fois plus qu’à Vancouver) dont certaines particulièrement opaques, les dégâts sur l’environnement, les expropriations abusives non-indemnisées pour récupérer des terrains ou encore une répression grandissante à l’encontre de la société civile, c’est un village olympique miné par la controverse qui s’apprête à accueillir les athlètes. Dans le camp français, cet état de fait est perçu avec plus au moins d’indignation. A la question : "Est-ce un problème de faire ces Jeux en Russie ?", Pierre Vaultier (snowboard cross), Martin Foucarde (biathlon) et Jason Lamy-Chappuis (combiné nordique) répondent…
Pierre Vaultier : « Ça me fait halluciner »
« Moi ça me dérange plutôt. Même énormément. Vladimir Poutine n’est pas quelqu’un que j’apprécie. Je suis contre son gouvernement, contre ses dogmes, contre tout et je plains les Russes. C’est un endroit qui n’était peut-être pas censé avoir les Jeux. Les gens qui sont déracinés, le génocide circassien… Moi, ça me fait halluciner que le CIO ait pu mettre les Jeux là-bas. Les Jeux à Sotchi, je suis contre. J’y vais parce que je veux ma médaille, c’est peut-être lâche, mais c’est comme ça. »
Martin Fourcade : « Je n'ai pas la prétention de pouvoir régler les choses »
« J’en parle assez librement. Je sais qu’il y a beaucoup de polémiques. Je réponds que je suis sportif et qu’on me demande d’aller là-bas pour ramener une belle médaille, de la plus belle des couleurs. Je vais essayer de m’occuper de ça. Ça sera déjà assez compliqué. Je n’ai pas la prétention avec mes petits skis et mes petits bâtons, même si j’ai une carabine, de régler tous les problèmes des droits de l’homme. Je suis contre beaucoup de choses, et notamment les lois anti-homosexuels. Mais je n’ai pas la prétention de pouvoir régler des choses que nos chefs de gouvernement n’arrivent pas à faire. »
Jason Lamy-Chappuis : « Il faut jouer avec le terrain de jeu qu'on nous donne »
« Il y a beaucoup de polémiques. A chaque grand évènement, il y a des polémiques. La saison dernière, quand je suis allé au pré-olympiques de Sotchi, ça ne m’a pas vraiment choqué. D’accord, tout était en construction, il y avait pas mal de boue mais je pense que tout sera prêt à temps. Les décisions du CIO sont ce qu’elles sont. Il faut jouer avec le terrain de jeu qu’on nous donne. Notre boulot est d’aller chercher les médailles. On donnera tout ce qu’on a, après on verra. »
A lire aussi :
- Jeux d'hiver : les condamnés de Sotchi
- Sotchi : la justice enquête sur un cas de corruption
- Toute l'actu des sports d'hiver