Equipe de France : la vie sans Worley

Le forfait de Tessa Worley prive l’équipe de France de sa chef de file "légitime", à moins de deux mois des Jeux Olympiques de Sotchi. Malgré le choc, les Bleues veulent croire en l’avenir, et misent désormais sur l’esprit d’équipe.

« Tessa était notre leader par les résultats, par ce qu’elle amène au groupe, sa joie de vivre, sa bonne humeur. » C’est un brin résigné que Benjamin Melquiond, directeur des équipes de France de ski dames, évoque la blessure de Tessa Worley, touchée au genou à Courchevel ce mardi et forfait pour les Jeux. Championne du monde de géant à Schaldming en début d’année, récente vainqueur à Saint-Moritz, la skieuse de 24 ans laisse le siège de leader cruellement vide, à 50 jours de la cérémonie d’ouverture. Et son absence est d’autant plus préjudiciable qu’elle intervient après celles de Marion Rolland, meilleure géantiste tricolore, et de Laurie Mougel, meilleure slalomeuse, elles aussi blessées au genou droit cet automne.

« On perd nos deux championnes du monde et la slalomeuse qui a fait le meilleur hiver l’an dernier, déplore Melquiond. C’est comme si le PSG perdait en un match ses deux attaquants vedettes. Vous poserez la question au président, je ne pense pas qu’il serait le plus heureux. » Mais si le choc est dur à encaisser, l’équipe de France refuse de céder à l’abattement. Et plutôt que de songer à trouver une nouvelle tête de gondole, elle essaye de positiver autant que possible. « On doit faire face, poursuit-il. Il y a eu un coup de pompe dans le groupe sur le coup, mais on les encadre. Il faut passer ce cap psychologique et repartir vers l’avant. Je suis sûr que certaines filles vont se révéler et des jeunes vont éclore. Faisons confiance à tout ça. Je continue à regarder la suite avec optimisme.»

L'heure d'Anémone Marmottan ?

Le staff refuse donc de consacrer une éventuelle "remplaçante" à Worley, évitant aux candidates un surcroît de pression inutile. On ne dira donc que du bout des lèvres qu’Anémone Marmottan et Marie Marchand-Arvier semblent les plus à même de reprendre le flambeau. Cinquième du géant de Saint-Moritz, sixième à Beaver Creek (devant Worley), la première réalise le meilleur début de saison de sa carrière. 

A 28 ans, "MMA", médaillée en Super-G aux Mondiaux de Val d’Isère (2009), a quant à elle le potentiel et l’expérience pour tirer le groupe vers le haut. Certes, ni l’une ni l’autre n’a remporté la moindre épreuve en Coupe du monde - comme les autres membres de l’équipe -, mais pourquoi ne pas y remédier dès ce week-end à Val d’Isère, et remettre les Bleues sur la bonne trace.

A lire aussi : 

- Worley : "J'avais un mauvais pressentiment"

- Worley dit adieu aux Jeux

- Saguez : "C'est la poisse"

A.T. et avec Georges Quirino et à Val d’Isère