Fanara à dix centièmes du bonheur

Dominateur en première manche, Thomas Fanara a échoué de peu derrière l’Allemand Felix Neureuther au géant d’Adelboden ce samedi. Alexis Pinturault, deuxième le matin, cale au pied du podium.

Le bonheur, pour certains, ne tient à rien. Un sourire, une journée ensoleillée, une bonne nouvelle ou un moment privilégié. Au choix. Pour Thomas Fanara, il se serait résumé à dix centièmes, LES dix centièmes qui l’ont séparé ce samedi de Felix Neureuther et d’un succès au géant d’Adelboden. Leader à l’issue de la première manche, il a frôlé l’exploit dans la seconde, alors qu’il a été probablement gêné par des glissements de terrain. « Quand je franchis la ligne, je vois 2e à dix centièmes et là… si près du but, a commenté avec philosophie Fanara. Après rapidement, je me dis que ce n’est pas une première place que j’ai perdue mais une deuxième place que j’ai gagnée. C’est déjà très bien et ce n’est que partie remise. »

La série continue pour le natif d’Annecy. Déjà deuxième à Val d’Isère en décembre, il a encore vu la victoire, sa première en Coupe du monde, lui échapper de peu. Mais il devance le vice-champion du monde de géant, Marcel Hirscher, vainqueur des deux derniers rendez-vous de la discipline. Surtout, il a évité les mésaventures, à l’inverse de Ted Ligety, qui a enfourché après le premier intermédiaire dans la 2e manche. Ou du malheureux Henrik Kristoffersen, contraint de remonter la piste à pied après avoir manqué de peu une collision avec un… pisteur, lors de la première manche.

Pinturault toujours aussi régulier

Dauphin quelques heures plus tôt de Thomas Fanara, Alexis Pinturault est passé tout près du podium. Des petites erreurs techniques l’ont relégué à la quatrième place, derrière Neureuther, Fanara et Marcel Hirscher. « C’était dur, a confié le Français. Les conditions étaient quand même compliquées. Nous, en deuxième manche, on a eu plus de mal avec le terrain, plus de mal à avoir des bonnes conditions et à pouvoir skier au meilleur. Mais une quatrième place, c’est quand même déjà pas mal. Pour moi, c’était une belle course, je pense que j’ai fait de belles choses. » A moins d'un mois des JO de Sotchi, le skieur de Courchevel, tout comme son coéquipier tricolore, a (de nouveau) marqué les esprits. Pinturault a confirmé la régularité qui est la sienne depuis le début de la saison de Coupe du monde (jamais hors du Top 5 en géant). Les autres Français ?

Huitième, Mathieu Faivre s’est mis en valeur, aux dépens de Cyprien Richard (15e) et de Steve Missilier (16e), même si ce dernier a réalisé une très belle seconde manche. Alors, sachant qu’il n’y a pas de critères de sélections précis, il y aura donc grosse réflexion au sein du camp français au moment d’attribuer, derrière Pinturault et Fanara, les deux derniers tickets encore disponibles pour Sotchi. Un bon casse-tête pour l’entraîneur du groupe technique masculin, David Chastan... Même si Mathieu Faivre pense avoir rempli sa part du contrat. « C’est le rêve de tout sportif d’aller aux JO. Maintenant je crois que c’est fait... je vais pouvoir vivre des choses extraordinaires, tout en continuant à bosser encore plus fort pour jouer quelque chose à Sotchi, parce que je pense que s’ils nous y envoient, c’est pour monter sur le podium et pas pour faire 15ème».

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La rédaction