Le ski français ne veut pas broyer du noir

Thomas Mermillod-Blondin a chuté lors du slalom du super-combiné - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Après l’échec d’Alexis Pinturault dans le super-combiné, mais aussi de Thomas Mermillod-Blondin et à degré moindre, d’Adrien Théaux (17e), c’était forcément un peu la soupe à la grimace dans le camp de l’équipe de France. Une désillusion qui s’ajoute aux autres contre-performances en descentes hommes (Théaux, Clarey, Poisson, Fayed) et femmes (Marchand-Arvier). Mais pour Michel Vion, le président de la Fédération Française de Ski (FFS), il est hors de question de tirer prématurément la sonnette d’alarme ni de broyer de noir. Encore moins de penser au zéro pointé d’il y a quatre ans aux JO de Vancouver car les chances de médailles existent encore, principalement incarnées par Alexis Pinturault.
« J’entends déjà parler du syndrome de Vancouver, zéro médaille en alpin : on n’en est pas là du tout, je peux vous le garantir, insiste le patron du ski tricolore. Il reste des courses où l’on a une chance de bien figurer. Rien n’est foutu, on va essayer de bien assumer la deuxième semaine. C’aurait été beaucoup mieux effectivement de décoincer le compteur alpin aujourd’hui. Ce n’est pas le cas donc on va le décoincer dans les courses qu’on a cochées. Dans 3 jours, dans 4 jours, dans 5 jours, il y a d’autres épreuves. On n’a pas du tout l’idée de baisser les bras maintenant à mi-parcours. C’est plus un travail de motivation qu’on va essayer d’avoir plutôt que de faire un bilan déjà à mi-Jeux. »
Plus de médaille depuis le 20 février 2006
Pour David Chastan, le chef de groupe technique de l’équipe de France, même top : hors de question de sombrer dans la sinistrose. Le meilleur est à venir. « Derrière, il y a encore des courses, ça continue, cela ne s’arrête pas là. On va préparer le géant (mercredi, ndlr) avec de beaux espoirs il n’y a pas que lui (Alexis Pinturault), il y a une belle équipe (avec notamment Grange, Missilier, Richard, Fanara chez les garçons ; Marchand-Arvier, Marmottan, Noens chez les filles). Je pense que cela va être important de retrouver cet esprit collectif de groupe et non pas individuel, comme tout le monde peut le penser. »
Reste que l’échec du prodige de 22 ans, ce vendredi lors du Super-combiné, revient inévitablement sur la table. « On sort avec un zéro pointé, constate-t-il. C’est un échec pour cette course-ci. On a d’autres courses, il faut se recentrer et essayer d’évacuer la déception rapidement et repartir sur une préparation pour le géant pour essayer de faire une belle course. » Et Michel Vion de conclure : « Les Jeux, c’est particulier, il faut les gérer d’une manière particulière avec un certain calme, un certain flegme. Alexis va se servir de ce qu’il a vécu aujourd’hui. Il va tirer les leçons logiquement. » Pour mieux servir la patrie et tenter de débloquer ce satané compteur bloqué depuis le 20 février 2006, et la dernière médaille alpine française décrochée lors du slalom géant de Turin par Joël Chenal. Un très long bail.