Lizeroux : « Le ski, c’est comme le vélo »

Julien Lizeroux - -
Julien, comment s’est passé votre retour sur les skis ?
Une belle journée sur les skis avec un beau temps, un froid sec et de la bonne neige plutôt douce. J’avais fait le choix de reprendre tranquillement avec mes skis de slalom en ski libre. J’y suis allé doucement, je n’ai pas fait n’importe quoi. J’ai fait plus d’une dizaine de descentes en libre. Ça fait du bien de reglisser, de sentir l’air frais sur le visage. J’ai eu des sensations très sympas.
Avez-vous retrouvé rapidement vos sensations ou faudra-t-il encore attendre un peu ?
Il y a deux choses complètement différentes. La première est que le ski, c’est comme le vélo. Quand on fait du ski depuis tout gamin, on sait en faire toute sa vie. Mais dans un deuxième temps, il y a la sensation du ski de haut niveau, qui est nettement plus exigeante notamment physiquement et au niveau des articulations. Là, ça va me prendre beaucoup de temps avant de retrouver les automatismes, remuscler mon corps, mon articulation du genou et ma cuisse. Ça va se faire petit à petit. Je ne vais pas redevenir compétitif du jour au lendemain. Mais ça ne me fait pas peur. J’aime bien les challenges difficiles.
N’est-ce pas difficile de reprendre le ski après 652 jours sans l’avoir pratiqué ?
Ça faisait quasiment deux ans que je n’avais pas skié et pourtant, quand j’ai entamé ma première descente, j’avais l’impression que ça ne faisait que 2 jours. Les automatismes sont revenus très rapidement. Après, c’était du ski libre, du ski pépère, ce ne n’est pas du slalom, ni du ski de haut niveau. Il faut bien faire la différence entre les deux car beaucoup de personnes me voient reprendre la compétition. Ce n’est que du ski libre, c’est n’est pas du tout la même chose que d’être dans les piquets, avec un chrono et d’essayer de se comparer au groupe.
« Le retour à la compétition n’est pas mon objectif »
Comment se porte votre genou gauche ?
Le genou n’est pas tout jeune. Moi, j’ai 33 ans et j’ai le genou qui est un peu usé au niveau des tendons. Mais toutes les étapes que je franchis permettent de retrouver du muscle et elles atténuent de plus en plus les douleurs. Je me suis déjà fait opérer du genou en 2005, donc j’aurais des douleurs toute ma vie. Mais la douleur est quelque chose de très subjectif. Moi, à partir du moment où je peux m’éclater, faire du sport et m’entraîner, on oublie rapidement les douleurs. Le passage sur les skis est encore plus complexe car il n’y a pas de sport plus difficile en termes de contraintes au niveau du genou. Il va falloir que je sois patient.
Retrouver les skis est une première victoire. Est-ce que le retour à la compétition est désormais dans un coin de votre tête?
Aujourd’hui, ce n’est pas mon objectif. C’est un challenge qui est très difficile à relever. Je n’ai pas envie de perdre de l’énergie avec des pensées parasites. Oui, j’ai envie de retrouver la compétition. Mais l’envie et la réalité ne vont pas toujours de pair. Je vais me donner les moyens, je vais m’entraîner avec l’objectif de revenir à la compétition un jour ou l’autre. Mais ce n’est pas simple, ça prend du temps. Ce n’est pas en m’entraînant un mois que je vais redevenir compétitif. J’ai déjà fait de très belles choses dans ma carrière, je me suis bien amusé mais si je peux avoir un petit bonus, ça ne me dérangerait pas du tout.
Ce petit bonus pourrait-il être les JO de Sotchi ?
Quand on rentre dans le conditionnel, ça pourrait être énormément de choses. Moi, peu importe ce qu’est le bonus. A partir du moment que je me retrouve au départ d’une Coupe du monde, ça voudra dire que le challenge est relevé. Et ensuite, j’aurais juste à me faire plaisir.