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Missillier et Pinturault, c’est géant !

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Steve Missillier et Alexis Pinturault ont fait trembler jusqu’au bout l’Américain Ted Ligety. Les deux Français décrochent l’argent et le bronze du slalom géant et mettent fin à huit ans de disette dans le ski alpin.

Le ski alpin tricolore peut souffler et embrasser les spatules de ses deux géantistes, Steve Missillier et Alexis Pinturault, qui se sont non seulement hissés ce mercredi tous deux sur le podium olympique du slalom géant. Mais surtout, ont mis fin à cette interminable disette qui durait depuis huit ans et la dernière médaille décrochée par Joël Chenal lors des Jeux Olympiques de Turin.

« Ils nous ont enlevé un sac à dos de 50 kg après être passés à côté en vitesse et en super-combiné, a lâché Gilles Brenier, le directeur des équipes de France de ski alpin. Pour nous, il était inconcevable de rentrer sans médaille. On commençait à n’en mener pas large… »

De la gnaque et du panache

Bousculés voire assommés par Ted Ligety lors de la 1ère manche mais dans le coup pour une médaille, les deux Français ont montré ce qu’ils avaient dans le ventre lors de la seconde. Et fait preuve d’un panache et d’une gnaque qui faisaient plaisir à voir, en mordant dans la neige comme des morts de faim au régime sec depuis trop longtemps sur la scène olympique. Attendus au tournant par l'ensemble du plateau et des suiveurs, les Bleus ont donc répondu présent le Jour J. Pas de doute, l’équipe de France de géant est bien la meilleure au monde. Une réputation totalement assumée et pas usurpée.

« C’est super, s’est enthousiasmé Fabien Saguez, le DTN. Ils ont été très forts lors de la deuxième manche. C’était très tendu. Heureusement, ils ont pris leurs responsabilités à bras le corps. On n’a jamais douté. C’est une énorme performance. »

Ligety a eu très chaud

Les deux tricolores, Steve Missillier en tête, qui jusqu'au départ de Ligety était virtuellement champion olympique, ont tellement été énormes qu’ils ont même fini par faire trembler l’Américain, complètement désarçonné par le coup de pression de « Mistrouille » et « Pintu », et qui a déboursé 1''02 seconde sur son dauphin et 0''72 sur le prodige du ski français, alors qu’il disposait pourtant d’un confortable matelas respectif d’1’’50 et 1’’36 d’avance à l’amorce de ce deuxième round. Au final, le boss made in USA conserve 48 petits centièmes sur Missillier et 64 sur Pinturault. Dommage que le tracé n'ait pas été un poil plus long car ce fut très très chaud.

En tout cas, ce duo de choc bien de chez nous est vraiment phénoménal et pour une fois, oui, disons-le tout de go, ces médailles valent de l'or.

Le titre de l'encadré ici

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L’hommage de Chenal

Dernier médaillé français de l’alpin (Géant de Turin 2006) jusqu’à ce mercredi, Joël Chenal, désormais membre du staff de l’équipe de France féminine, s’est réjoui de ces deux médailles pour le prix d’une. « Ils ont fait une course quasi idéale et nous ont fait vivre un moment magnifique. Je l’espérais vraiment pour eux.  Ces médailles, elles sont pour eux à vie. »

G.Mathieu (avec EJ) à Sotchi