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Missillier sort de l’ombre

Steve Missillier

Steve Missillier - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Virtuel champion olympique du slalom géant jusqu’au passage de Ted Ligety, Steve Missillier,29 ans, est sorti de l’ombre (écrasante ?) d’Alexis Pinturault pour s’offrir l’argent. Et un moment de gloire amplement mérité.

Ce mercredi, Steve Missillier est passé par tous les états, toutes les émotions. L’euphorie, d’abord, bâtons qui brassent l’air quand il franchit la ligne après la seconde manche du Géant. L’étonnement, ensuite, quand il constate que le Roi Hirscher, leader actuel de la Coupe du monde et vice-champion du monde de la spécialité, pointe derrière lui. L’incrédulité, après, quand les cadors défilent les uns après les autres et que lui, est toujours virtuellement champion olympique. Angoissé, tendu et sous stress évident, à mesure que l’improbable prend forme et que l’exploit se dessine. L’explosion de joie, enfin, quand la médaille est dans la poche.

Toujours présent, une seul et unique fois placé dans toute sa carrière (3e du slalom de Val d’Isère en 2011), Steve Missillier a enfin décroché la timbale. Une juste récompense pour ce Haut-Savoyard, timide et réservé, humble jusqu’à l’excès qui, trop souvent, n’a pas suffisamment cru en lui et a laissé sans sourciller la lumière s’orienter vers ses collègues de l’équipe de France. « Il a tout le temps vécu dans l’ombre des autres, explique Sébastien Amiez, vice-champion olympique 2002 de slalom et membre de la Dream Team RMC Sport. Il a eu du mal à s’imposer, il n’a jamais réussi à concrétiser. Là, aujourd’hui, il a répondu présent. C’était la guerre ! »

La manche de sa vie

Encore sous le choc après sa médaille d’argent, Steve Missillier (qui était en balance il y a quinze jours avec Cyprien Richard) ne s’en remettait toujours pas, lui qui était 10e à 1’’50 de Ted Ligety après la 1ère manche, et qui a sorti la manche de sa vie et le meilleur chrono du plateau. « J’ai du mal à y croire et un peu de mal à réaliser, a-t-il confié. J’ai réussi la bonne manche, le bon jour. Après Marcel (Hirscher), je me suis dit que c’était jouable. Le patron (Ligety) était imprenable mais être derrière lui, dans ces conditions-là, c’est parfait ! »

Et d’ajouter, parce que son naturel de grand discret finit toujours par revenir au galop : « Alexis (Pinturault) le mérite, moi, j’ai bien pris ma chance. » Les autres d’abord, lui ensuite. Mais aujourd’hui, c’est bien lui qui a éclipsé le joyau du ski français et braqué les projecteurs sur sa personne.

G.Mathieu (avec EJ) à Sotchi