Pinturault a tout d’un grand

- - -
Julien Lizeroux l’appelle « la bête ». Signe qu’à bientôt 20 ans, il les aura dimanche, Alexis Pinturault est déjà loin de laisser indifférent ses copains de l’équipe de France. Y compris les plus expérimentés. Son surnom, ce grand espoir du ski français le doit à sa propension à tout donner à l’entraînement. « Je fais toujours partie de ceux qui en font le plus, confie-t-il. Et je suis assez rarement fatigué. »
Une envie de tout casser qu’il cultive depuis ses premières descentes sur les pistes de Courchevel, à l’âge de deux ans. Deux titres mondiaux en junior (sur le géant en 2009 et en 2011) et un podium en Coupe du monde plus tard (2e u géant de Kransja Gora au début du mois), Alexis Pinturault confirme peu à peu qu’il est capable de devenir l’un des tout meilleurs skieurs du monde. Dès ce vendredi, il entend bien se faire remarquer une dernière fois cette saison, sur le géant des finales de la Coupe du monde, à Lenzerheide (Suisse).
« Alexis, c’est un garçon discret, mais doué et très travailleur, estime Fabien Saguez, le DTN du ski français. Ces qualités nous font penser qu’il sera sûrement un skieur complet à l’avenir. » Non seulement complet, mais aussi très polyvalent. En junior, Alexis Pinturault s’aligne dans quasiment toutes les disciplines du ski alpin, en dehors de la descente, à laquelle il espère « venir avec le temps ».
Richard : « Le voir me titiller, ça m’énerve ! »
« Tout ça, ce n’était pas programmé, assure son père Claude, qui dirige l’un des hôtels cinq étoiles de la très chic station savoyarde. S’il en est là, c’est grâce à ses entraîneurs. Ils sont venus me voir il y a sept ans, quand il était en quatrième, pour me demander de l’inscrire en sport-études, au moins pour l’hiver. J’ai accepté et ça a démarré comme ça. Depuis, ils ont fait un super boulot. » Cette année, le natif de Moutiers est même parvenu à décrocher in extremis sa sélection pour les championnats du monde de Garmisch-Partenkirchen, après sa sixième place sur le Super-G d’Hinterstoder, en Autriche, son premier en Coupe du monde. Mais il veut déjà voir plus loin.
« Il a des objectifs élevés et il n’a pas peur de les annoncer, souligne Cyprien Richard, le leader du groupe masculin de géant. J’aime cet état d’esprit. Même si on n’a pas le même âge, on se tire vers le haut. Mais voir un jeune comme ça me titiller, ça m’énerve un petit peu ! »
Dans sa progression, Pinturault peut aussi compter sur le soutien des skieurs norvégiens, au premier rang desquels Aksel-Lund Svindal. Depuis qu’il sait que le jeune homme est Norvégien par sa mère, il n’hésite pas à venir le voir pour lui prodiguer quelques conseils. Ça peut toujours servir.