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Pinturault : « Cette victoire ne m’étonne pas »

Alexis Pinturault vainqueur à Wengen

Alexis Pinturault vainqueur à Wengen - -

Dominateur sur le slalom de Wengen (Suisse), Alexis Pinturault a décroché ce dimanche sa première victoire de la saison, la 5e de sa carrière. Malgré son grand soulagement, le Français garde les pieds sur terre et ne compte pas s’arrêter là.

Alexis Pinturault, vous devez être forcément heureux de cette première victoire de la saison...

Elle fait du bien ! Si je ne suis pas content là, c’est qu’il y a un problème. Ça s’est très bien passé pour moi aujourd’hui (dimanche). Ce n’était pas une course facile. J’avais le dossard 16 ce matin, mais je connaissais les conditions. Après le slalom du super-combiné, je me sentais bien. Je savais que j’avais sorti du bon ski. Maintenant, il fallait que je fasse la même chose sur un slalom de Coupe du monde.

Vous sentez-vous monter en puissance à 19 jours des JO ?

Je ne sais pas. Mais en tout cas, mon slalom monte plutôt bien. Maintenant que je suis au sommet, il va falloir y rester. Ce ne sera pas facile car mes dossards ne seront pas extraordinaires. Je me sens beaucoup mieux en slalom. Cette victoire est une belle récompense après mon début de saison difficile. Je ne me suis jamais affolé. Je savais que j’étais capable d’aller très vite, mais il manquait un petit quelque chose. J’essaye de faire le maximum dans chaque discipline. Ça a payé aujourd’hui en slalom et c’est donc en slalom que je décroche ma première victoire de la saison.

Vous avez réalisé une deuxième manche de titan. Comment l'avez-vous attaquée ?

Je ne savais même pas que je l’avais gagnée. Quoi qu’il arrivait, il fallait que j’attaque dans cette deuxième manche. Je n’étais pas loin de la troisième place car c’était très serré. Mais derrière moi, les autres n’étaient pas loin non plus. Steve Missillier (17e) était à 65 centièmes. Il ne fallait donc rien lâcher. Je savais pertinemment que je devais rester concentré, être déterminé sur cette deuxième manche et voir le résultat en bas.

La semaine dernière, vous êtes 23e à Adelboden et aujourd'hui, vous remportez le slalom de Wengen. C'est le jour et la nuit...

C’est le sport de haut niveau. Ça marche souvent comme ça, il ne faut jamais rien lâcher, même quand il y a des moments difficiles. Ça peut arriver à tout le monde. Les meilleurs justement essayent de rebondir. Moi, je n’ai rien lâché, même si c’était plus compliqué pour moi. Je savais de quoi j’étais capable et je savais que je pouvais aller très vite si je skiais à mon niveau. J’ai pris du temps, j’ai pris du recul, j’ai pris des coups aussi (rires). Mais aujourd’hui, c’est la preuve que je ne lâcherai jamais rien. 

Les Jeux sont dans moins de 20 jours et vous remportez votre première course de la saison. Votre timing est parfait...

(Rires) Ce qui me fait sourire, c’est qu’à chaque interview, on me parle des Jeux. Je sais que Sotchi approche, mais je ne suis pas du tout focalisé là-dessus. Cette victoire fait du bien, mais il faut que je continue à construire. Il me reste encore quelques épreuves. C’est loin d’être terminé avant les Jeux. Si je peux encore améliorer mon dossard, il ne faut pas que j’hésite. Ce ne sera pas chose facile. En slalom, c’est encore loin d’être gagné. Je vais partir dans les 15 premiers, mais je peux tirer le dossard 15, comme ça arrive souvent. Il faut que je reste calme et que je continue comme ça. Si je peux gratter encore deux ou trois dossards, ça serait pas mal (11e actuellement).

Sentez-vous la pression monter à l'approche des JO ?

Je reste sur ma position. Les JO, c’est le plus bel évènement pour le grand public sportif. Ça sera évidemment quelque chose de grand. Je pense qu’il faudra en profiter car il n’y en a pas beaucoup dans une carrière. Il faudra que j’accueille la compétition à bras ouverts et que je fasse uniquement ce que je sais faire. Ça ne sert à rien d’inventer quoi ce soit, sinon ça peut être la catastrophe.

Cette victoire en slalom vous étonne-t-elle ?

Oui et non. En slalom, j’ai toujours été capable d’aller vite. Mais j’ai aussi toujours eu plus de lacunes qu’en géant. Cet été, j’ai essayé de travailler là-dessus et je ne sortais presque jamais. Je savais que j’étais bien plus fort que l’année dernière en slalom car j’étais bien plus régulier. Ça doit être difficile à croire après mon mauvais début de saison. Après Adelboden, mon père m’a envoyé un message en me disant que ma 23e place ne voulait rien dire car j’avais fait le même résultat à Levi l’année dernière et qu’une semaine après, j’avais gagné à Val d’Isère. Cette année, je gagne à Wengen. Cette coïncidence ne veut rien dire, mais elle est amusante. Mais cette victoire ne m’étonne pas.

Vous êtes désormais 3e du général de la Coupe du monde. Avez-vous le sentiment de batailler avec les meilleurs ?

Pas encore. Je l’aurai quand je serai dans le cas de Marcel Hirscher, qui a déjà gagné deux fois de suite le gros globe de cristal. Cette année, il est encore à la bataille avec Svindal. Moi, je suis troisième, mais je suis en retrait quand même. J’ai quelques points de retard. Oui, je suis dans le haut du classement, mais je suis encore loin des plus grands.

Votre cote était à 15 contre 1 avant la course. Certains ont dû remporter le gros lot...

Je l’ai appris à la fin de la course. Une femme de l’organisation est venue me voir pour me remercier car je lui avais fait gagner beaucoup d’argent (rires). Elle avait misé sur moi et elle a remporté le gros lot.

La rédaction