Pinturault, déjà Géant !

Alexis Pinturault - -
Il y a cru jusqu’au bout. Jusqu’au dernier passage de l’expert es Géant, Ted Ligety. L’Américain, champion du monde de la spécialité à Garmisch-Partenkirchen en février dernier, n’a pas failli et s’est imposé au bout d’une interminable attente, ce dimanche. Cela ne masque pas l’énorme performance réalisée par Alexis Pinturault, ce dimanche, sur le glacier du Rettenbach. Malgré son dossard 20, comme son âge, le Français a dompté la piste creusée par ses 19 prédécesseurs dans la première manche pour signer le quatrième temps. Il a ensuite passé la vitesse supérieure dans la deuxième en surclassant la concurrence.
Un exploit majuscule huit mois seulement après son premier podium en Coupe du monde, le 5 mars dernier à Kranjska Gora (Slovénie). Le natif de Moutiers, né de l’union d’un père hôtelier à Courchevel et d’une mère norvégienne, a dépoussiéré une piste habituellement réservée aux vieux briscards. « On dit que les Norvégiens sont souvent précoces, a-t-il ironisé. Jamais un Français ne l’avait fait. Mais ça ne me met pas la pression. Ça la met plutôt aux anciens parce qu’ils étaient attendus. Je vais être attendu aussi, ça veut dire que c’est bon pour moi et que je suis en forme. » Alors que Thomas Fanara, sixième, et Steve Missilier, huitième, ont apporté un peu plus de couleurs au clan français, Pinturault s’érige en nouvelle star en attendant le retour de Jean-Baptiste Grange en slalom.
Vion : « Il a l'air d’être inébranlable »
« Il est à moitié norvégien et à moitié français ! Il a beaucoup de maturité, présente David Chastan, entraîneur des géantistes. C’est une exception dans sa manière de skier, dans son approche. Il gagne du temps par rapport aux autres sur sa mentalité. Il arrive à progresser rapidement. » Le double champion junior de la spécialité explose chez les grands après avoir été couvé par les instances fédérales. Son titre de champion de France de géant en mars 2011 devant Cyprien Richard l’avait déjà propulsé sur le devant de la scène. Ce résultat lui ouvre maintenant de belles perspectives en Coupe du monde. « Cette saison, ce n’est pas mon obsession, prévient-il humblement. Mais durant ma carrière, mes objectifs sont de gagner des globes et des médailles comme tout skieur de mon âge quand il arrive en Coupe du monde. » « Il a un très gros mental, rien ne peut lui arriver, renchérit Michel Vion, président de la FFS. Il a l’air d’être inébranlable. » On attend la suite avec impatience, le 4 décembre à Beaver Creek (Etats-Unis).