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Pinturault emporté par la fougue

Alexis Pinturault

Alexis Pinturault - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Distancé après la descente, Alexis Pinturault a pris tous les risques dans le slalom du Super-combiné. Peine perdue, le Français est sorti à mi-parcours. Un vrai coup dur, mais le prodige a encore deux courses pour se refaire. Viletta a pris l'or.

Alexis Pinturault n’avait pas le choix. Après sa descente en demi-teinte du matin (seulement 23e à 2’’44 de Jansrud), le joyau du ski français devait prendre tous les risques lors du slalom de l’après-midi pour espérer au moins monter sur le podium du Super-combiné. Il a joué, il tenté, il a perdu, en enfourchant un piquet à mi-course. Ainsi va l’actu de Pintu qui a pris tous les risques et lâché les chevaux dans l’épreuve la plus aléatoire qui soit. Mais le joyau du ski français n’a pas grand-chose à se reprocher, lui qui d’ailleurs ne sait pas faire semblant et dont l’entraîneur, David Chastan, soulignait récemment qu’ « il n’a pas peur de jouer ». Avant d’ajouter : « Je lui fais confiance à 200%, on n’est pas là avec des états d’âme, on est là pour faire des médailles. Si le côté joueur on ne l’a pas, il y a zéro chance. »

En attendant de se rattraper sur le géant ou en slalom, Alexis Pinturault préfère relativiser. « Non, ce n’est pas difficile de trouver les mots, a-t-il lâché. Je suis forcément déçu, mais ça reste du ski. C’était une belle bagarre aujourd’hui. Je ne suis pas trop mal parti sur le slalom. Si en haut j’étais un peu en difficulté, j’ai bien rectifié ensuite en reprenant un peu de temps. Est-ce que ça aurait suffi ? Je ne sais pas mais quoi qu’il arrive, il n’y a pas de question à se poser car je ne suis pas en bas. Il ne faut pas s’affoler car le ski était dans l’ensemble assez bon.»

« La dure loi du slalom »

« Il n’avait pas le choix après la descente, analyse Christel Pascal, membre de la Dream Team RMC Sport et vice-championne du monde de slalom 2001. ll s’est mis dans le rouge d’entrée, il a voulu en rajouter alors qu’il skie vite. Je l’ai vu forcer mais il était obligé de prendre ces risques vu la longueur de la descente et le temps perdu. On ne peut pas dire qu’il a eu peur. L’état d’esprit était là. Ca n’est pas passé aujourd’hui, mais ça passera la prochaine course. » D’autant que le bonhomme n’est pas du genre à ruminer longtemps ses contre-perf’ et à rester sur un échec.

Vice-champion olympique du slalom à Salt Lake City en 2002 et membre de la Dream Team de RMC Sport, Sébastien Amiez regrette forcément cette entrée en matière olympique ratée qui ôte désormais toute chance au skieur de Courchevel de faire le petit Chelem. « Pinturault peut faire comme Fourcade, qui n’avait rien gagné sur sa première course. On ne s’attendait pas à ça. Il n’a pas fait une mauvaise descente ce matin, même si on espérait un peu mieux. Je l’ai vu en difficulté sur le haut de ce tracé. Ce n’est pas simple car on part tout de suite dans de la pente, avec cette neige salée car on a mis du sel pour durcir la piste à cause du soleil qui tape énormément. On voit les athlètes en grande difficulté. On a vu Ligety subir énormément, alors qu’Alexis a enfourché à mi-parcours. C’est la dure loi du slalom. » Et du sport. Mais qui sait aussi récompenser les plus audacieux, comme en témoigne le podium surprise du jour avec le Suisse Sandro Viletta en or, l’argent pour le Croate Ivica Kostelic et le bronze pour l’Italien Christof Innerhofer.

G.Mathieu (avec EJ) à Sotchi