Pinturault, l’invité surprise

C’est grâce à ses premiers points inscrits sur le circuit de la Coupe du monde, le week-end dernier en Autriche, que ce jeune espoir du slalom français a décroché sa place aux Championnats du monde, où il disputera ce mercredi le Super-G.

Garmisch-Partenkirchen lui va si bien. Alexis Pinturault, 19 ans, s’apprête à affronter le gratin du slalom mondial, mercredi, dans la station allemande, là même où il décrocha son premier titre mondial junior, en 2009. C’était en slalom géant, une discipline où il a démontré toutes ses aptitudes, soulevant de nouveau la couronne junior de la spécialité en 2011 à Crans-Montana. Entre-temps, Pinturault a coiffé les ténors français pour devenir Champion de France de la spécialité en 2010, devant Cyprien Richard.
S’il a fait ses premiers pas sur le circuit senior de la Coupe du monde FIS dès mars 2009, il a dû attendre longtemps avant de finir dans les 30 premiers d’une manche, condition nécessaire pour entrer dans les points. Impérial en Coupe d’Europe, l’équivalant de la deuxième division, le natif de Moutiers, fils d’un Français et d’une Norvégienne, a finalement surpris tout le monde le 6 février, 48 heures avant le début des Championnats du monde.
A Hinterstoder, en Autriche, Pinturault finira 6e du Super-G, et 24e du slalom géant. « J’étais super content, raconte le jeune skieur, même si mon résultat en géant m’a un peu déçu. » Cette performance en tout cas lui permet d’intégrer le groupe France des Mondiaux à la dernière minute, dans la peau de l’invité surprise.

Saguez : « Un athlète en devenir »

Mercredi, le licencié de Courchevel s’élancera avec le dossard n°26, quelques places après les Raich, Svindal, Kostelic, Cuche et autres Miller. Il affrontera aussi ses copains Yannick Bertrand, Thomas Frey ou Adrien Théaux. « On sait qu’il skie très, très bien, c’est vraiment une belle entrée dans les points qu’il a fait et je suis sûr que ça va continuer pour lui », raconte le skieur de Val-Thorens, entré six fois dans le Top 10 cette saison. « C’est un athlète en devenir, tempère Fabien Saguez, DTN du ski tricolore. Il a du talent et il travaille. Il lui faut acquérir maintenant de l’expérience. On n’attend pas de lui un podium mais un bon résultat. » « Je me sens capable d’intégrer le monde des pros », promet la nouvelle pépite du ski français.

Louis Chenaille (avec J.S. à Garmisch-Partenkirchen)