RMC Sport

Ski alpin: à Sestrières, Mikaela Shiffrin décroche sa 100e victoire en carrière

Mikaela Shiffrin à Are le 10 mars 2022

Mikaela Shiffrin à Are le 10 mars 2022 - Icon Sport

La reine du ski, Mikaela Shiffrin, a décroché dimanche, lors du slalom de Sestrières, sa 100e victoire en Coupe du monde, explosant le record absolu qu'elle détenait déjà depuis 2023, et entrant un peu plus dans la légende du ski après plus d'une décennie à dominer son sport.

Précocité

Annoncée comme une future étoile du ski, Mikaela Shiffrin devient la plus jeune skieuse de l'histoire à débuter sur le circuit mondial le 11 mars 2011, deux jours avant ses 16 ans. L'adolescente se fait remarquer dès sa quatrième course sur le circuit: le 27 novembre 2011 à Aspen (Etats-Unis), elle part avec le dossard 37 et se hisse à la 8e place du slalom. Un mois plus tard, elle signe son premier podium (3e) en slalom derrière les légendes Marlies Schild et Tina Maze.

Le 20 décembre 2012, c'est la consécration logique pour Shiffrin qui décroche sa première victoire en slalom à Are en Suède, à 17 ans seulement. Elle devient alors la deuxième skieuse la plus jeune à s'imposer sur le circuit, derrière l'Allemande Pamela Behr (victorieuse du slalom de Val d'Isère en 1972, à 16 ans et deux mois). Dès sa deuxième année sur le circuit, Shiffrin décroche trois autres succès entre les piquets, un premier globe de la spécialité et un premier titre de championne du monde.

Efficacité

Sur 278 départs en Coupe du monde depuis 2011, Shiffrin est montée 155 fois sur le podium et 100 fois sur la plus haute marche. Autrement dit: quand elle prend le départ d'une course, elle termine plus d'une fois sur deux sur le podium (55,7%) et plus d'une fois sur trois (36%) sur la plus haute marche. Impeccable techniquement, ses sorties de pistes sont par ailleurs rarissimes (21 en 278 départs, soit 7% de "DNF").

Epargnée par les grosses blessures jusqu'à cet hiver et sa lourde chute chez elle à Killington où elle s'est perforée l'abdomen, Shiffrin s'est rarement absentée plus de quelques semaines du circuit, sauf en 2020 après le décès soudain de son père dont elle était très proche. Elle mettra deux saisons à revenir à son plus haut niveau. Si elle brille en Coupe du monde, c'est en revanche moins le cas aux Jeux olympiques: en trois éditions (2014, 2018, 2022) et onze départs, elle n'a remporté "que" deux titres (slalom en 2014, géant en 2018), une anomalie au regard de son palmarès.

Polyvalence

Le slalom est de loin la discipline de prédilection de Mikaela Shiffrin, qui y a gagné 63 de ses 100 succès. Son hégémonie est redoutable entre les piquets depuis ses débuts: quand elle prend le départ d'un slalom, elle gagne plus d'une fois sur deux (63 victoires, 116 départs) et termine trois fois sur quatre sur la "boîte" (87). Elle détient par ailleurs huit petits globes de la spécialité, quatre de ses sept titres mondiaux ont été conquis en slalom, tout comme le premier de ses deux titres olympiques.

Mais Mikaela Shiffrin est une des rares skieuses à pouvoir gagner dans toutes les disciplines. Rapidement devenue incontournable en géant, où elle gagne presque une fois sur quatre (22 victoires, 99 départs) et a également remporté cinq super-G et quatre descentes.

En 2019, elle décroche 17 victoires en un hiver, un record absolu, et quatre globes (slalom, géant, super-G, général). En 2023, elle remporte 14 succès supplémentaires et dépasse les records de Lindsey Vonn (82) et de Ingemar Stenmark (86) en terminant la saison avec 88 victoires. Sa polyvalence lui a permis de remporter cinq gros globes de cristal (2018, 2018, 2019, 2022, 2023), s'approchant du record de l'Autrichienne Annemarie Moser-Pröll qui en détient six, et de devenir la deuxième skieuse de l'histoire à dépasser les 2.000 points inscrits en un hiver (2.204 points en 2019 et 2.206 points en 2023, tout près du record de Tina Maze et ses 2.414 points).

Mathieu Idiart avec AFP Journaliste RMC Sport