Ski alpin: "C'est plutôt oui", Clarey envisage de poursuivre sa carrière à 41 ans

Johan, comment allez-vous depuis votre belle médaille d'argent aux Jeux olympiques de Pékin en février ?
Ça va très bien, j'ai coupé après Pékin. Je n'ai pas touché mes skis pendant 10 jours. J'ai fait un peu d'entretien physique et puis on est reparti sur la Coupe du monde en Norvège où j'ai eu des bonnes sensations. J'ai été surpris de l'envie que j'avais de retourner sur les skis donc c'était super agréable. Et puis voilà, dernière ligne droite ici, pour faire quelque chose de bien, mais surtout pour profiter du public français, parce qu'on n'a pas beaucoup de courses à domicile.
Vous avez d'ailleurs été très bien accueilli lors d'une grande fête dans votre station de Tignes à votre retour des Jeux olympiques, ça doit faire plaisir ...
Oui c'était émouvant, toute la station était là. Les gens étaient adorables avec moi, ça a été un grand moment à vivre. Revoir du monde après avoir été isolé à Pékin, se rendre compte de ce que ça avait procuré comme émotions à pas mal de gens, c'était fabuleux.
Le regard du public sur vous a changé avec cette médaille d'argent olympique ?
Je suis plus grandement attendu maintenant. Kitzbühel, les JO, c'était mes deux objectifs. Je n'ai pas gagné, mais j'ai fait deuxième à chaque fois, c'était quand même des super résultats. Ma saison est remplie. Là je ne joue pas grand-chose. Je veux faire une belle course pour le public et pour me faire plaisir devant les miens, c'est de la pression positive que j'ai plutôt. Ce sont des "vibes" super positives.
A 41 ans, qu'est ce qui change sur la globalité d'une saison comme celle que vous venez de vivre ?
Sur les courses en elles-mêmes, pas grand-chose. Quand c'est très exigeant, les dernières secondes sont plus difficiles qu'avant mais c'est la récupération et l'enchaînement des journées qui est le plus difficile pour moi. Je fais beaucoup plus de récupération qu'avant sur le vélo, beaucoup plus de kiné aussi. Je ne peux pas passer outre sinon je suis complètement à la ramasse le lendemain.
Vous avez réfléchi à la suite à donner à votre carrière ? Vous vous posiez sérieusement la question d'arrêter juste avant les JO ?
Oui. J'ai pas mal discuté avec ma femme, mon entourage et les championnats du monde ici à Courchevel l'an prochain me donnent envie de continuer. Ça va être une grande fête pour le ski français. Je n'ai pas vécu ceux de 2009 à Val d'Isère car j'étais blessé et c'est un regret. Donc je suis plus parti pour repartir même si je dois encore régler pas mal de choses pour savoir si ça vaut vraiment le coup et si j'ai vraiment la niaque pour le faire.
Votre entourage en dit quoi, justement ?
Globalement ils ont envie que je continue, mais ma femme notamment a un peu peur pour ma santé. Je n'ai pas envie de finir blessé, ça reste de la descente et on joue avec notre santé, pour l'entourage ce n'est pas forcément évident, mais les gens ont quand même envie que je fasse un dernier tour. Je vais prendre la décision dans pas longtemps. Pour l'instant c'est plutôt oui.
Si vous continuez, vous allez encore plus finement définir vos objectifs ?
Oui, j'allègerai mon calendrier. Les Super-G je vais les choisir, si j'en fais, peut être écourter ma préparation à 3 mois si jamais je continue. Cette saison déjà, j'ai trouvé les clés sur pas mal de choses. J'ai accepté de ne pas être à 100% tout le temps. A 41 ans j'ai des avantages du point de vue émotionnel et de l'expérience mais physiquement sur le stress c'est compliqué à gérer donc je sais qu'il y a des semaines si je continue où je passerai à travers. Mais après, si je me fixe des beaux objectifs, je pense que je suis capable de les remplir.