Ski alpin: Lindsey Vonn, le grand retour à 40 ans

Après six ans d’absence, Lindsey Vonn, 40 ans, a remis un dossard le week-end dernier, lors d’une compétition FIS (3e niveau mondial), à Copper Mountain aux Etats-Unis. L’Américaine va revenir sur le circuit Coupe du monde dans peu de temps. Championne olympique, double championne du monde et vainqueur de 82 étapes de Coupe du monde, la descendeuse, avec un genou tout neuf, veut retrouver le goût de la compétition. Une bonne nouvelle pour les observateurs.

"Je suis admirative", lâche Ingrid Jacquemod, ancienne skieuse et actuelle directrice du club des Sports de Val d’Isère. "J'ai couru longtemps avec elle. C’est une athlète avec un talent fou". D’ailleurs, en 2005, Jacquemod s’impose en descente à Santa Catarina, en Italie, sa seule et unique victoire en Coupe du monde. Et ce jour-là, Lindsey Vonn avait terminé quatrième, à 44 centièmes de la française. "Quand elle a annoncé son retour, je me suis dit, elle est capable de tout", réagit Ingrid Jacquemod, 46 ans. Après plusieurs semaines de photos sur ses réseaux sociaux assez énigmatiques, un communiqué de presse tombe officiellement le 14 novembre dernier: "Lindsey Vonn rejoint l’équipe nationale américaine pour la saison 2024/2025". Plus de doute, la superstar américaine du ski alpin est donc bien de retour.

"J’ai encore du travail"

Depuis ce post, Vonn enchaîne les entraînements, montre quelques images d’elle au côté de Sofia Goggia, par exemple, la descendeuse italienne. Mais l’Américaine revient de loin. Il y a presque six ans, en 2019, elle a mis fin à sa carrière après de nombreuses blessures et un genou droit extrêmement douloureux. Mais grâce à une dernière opération, survenue en début d’année, et une pièce en titane placée dans son genou, la skieuse revit, plus de douleurs. "Si elle avait connu les bienfaits de cette opération, elle l'aurait faite depuis bien longtemps et elle n'aurait pas arrêté sa carrière", lâche Alexis Pinturault. Ce dernier, l’a croisée le week-end dernier à Beaver Creek lors d’une étape de Coupe du monde aux USA. "Elle était heureuse d'avoir un genou bien moins douloureux. Et j'en suis très heureux pour elle et je lui souhaite que sur les compétitions ce soit la même chose et aussi sur toutes les conditions de neige. Parce qu'aujourd'hui, elle s'est entraînée sur des conditions faciles. Mais quand elle va entrer dans le vif du sujet, que les conditions vont être exigeantes, j'espère que ça sera la même chose pour elle", alerte le skieur français qui revient d’une lourde blessure au genou gauche.

Et justement, le week-end dernier a signé le grand retour de Vonn dans le portillon de départ. Pour s’assurer une place en Coupe du monde, elle a dû participer à quatre courses FIS (3e échelon mondial) afin d’atteindre un certain nombre de points. A Copper Mountain, l’Américaine de 40 ans, s’est donc alignée sur deux descentes et deux Super-G. Meilleur résultat: une 19e place. eC’était bien amusant les courses ce week-end et une belle opportunité pour m’entraîner", écrit Vonn sur ses réseaux sociaux. "J’ai encore du travail mais c’est une belle progression déjà. En étant au départ avec mes coéquipières, j’ai eu l’impression de n’avoir jamais arrêté la compétition."

Un retour à 40 ans

Grâce à ces résultats, Lindsey Vonn s’assure une place en Coupe du monde. Maintenant, reste à savoir à quel moment elle signera son grand retour sur le circuit principal. Dans une vidéo, publiée il y a deux jours, elle annonce vouloir prendre son temps et travailler encore. Pour autant, elle sera une nouvelle fois scrutée ce week-end puisque Vonn sera l’ouvreuse des épreuves féminines de Beaver Creek aux Etats-Unis. De quoi se tester et voir son temps de référence comparé aux autres skieuses.

Et même à 40 ans, Lindsey Vonn l’assure, elle va retrouver son niveau. "Mais 40 ans ce n’est pas vieux", sourit Ingrid Jacquemod. "La moyenne d'âge est en train de vieillir du côté des athlètes. Ça ne dépend pas de l'âge, ça dépend de la santé, de la motivation, de l’énergie, du supplément d'âme qu'on peut mettre. C'est de la descente, on parle de vitesse. On l'a vu avec Marcel Hirscher (retour manqué après une rupture des ligaments croisés), ce n’est pas simple le haut niveau, c'est une exigence vraiment au-delà de ce qu'on peut penser. Ça demande un travail, une préparation." Elle, qui a déjà tout gagné, veut tout simplement continuer à marquer l’histoire de son sport.

Léna Marjak