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Ski alpin: "Une vraie domination", l'impressionnant début de saison des Suisses

Marco Odermatt, à Wengen le 18 janvier 2025

Marco Odermatt, à Wengen le 18 janvier 2025 - GEPA pictures/Alexander Solc/Icon Sport

Quatre descentes cette saison, et un quatrième doublé suisse. À Wengen, Marco Odermatt remporte sa 43e victoire en carrière, devant son compatriote Franjo Von Allmen. La domination helvétique en ce début de saison est incontestable, que ce soit dans les épreuves de vitesse comme de technique.

"On pourrait dire que oui ici, à Wengen, c’est la Suisse, alors ils sont galvanisés, mais ce n’est pas vrai", s’exaspère Matthieu Bailet, 20e de la descente. Et il a raison, l’équipe Suisse, c’est 22 podiums cette saison, toutes disciplines confondues dont dix titres. "Il y a une vraie de vraie domination. Je pense que c’est flagrant. Et on ne parle pas que d’un ou deux athlètes mais au contraire on parle de trois ou quatre", ajoute Bailet. Exemple en descente, à Beaver Creek aux USA, Justin Murisier s’impose devant Marco Odermatt, à Val Gardena, en Italie, victoire d’Odermatt, devant Franjo Von Allmen.

À Bormio, nouvelle étape italienne, succès d’Alexis Monney devant Franjo Von Allmen. Et puis ce weekend, à Wengen, Odermatt et Von Allmen. "C’est la meilleure équipe du monde", sourit Marco Odermatt à l’issue de la descente de Wengen sur la piste du Lauberhorn. Le skieur de 27 ans a ensuite félicité son coéquipier de 23 ans, le futur aussi de cette équipe suisse. "Franjo il est magnifique, très jeune. Et ce qu’il fait à son âge, en descente avec tous ces podiums c’est incroyable". La concurrence est rude chez nos voisins helvètes.

"Chapeau à eux, c’est beau"

"Au bon d’un moment, je pense qu’ils ont dû mettre des choses en place, ils ont créé une émulation autour de ce groupe, d’une jeune génération, et ça fonctionne", souligne Matthieu. Un avis partagé par Adrien Théaux, le doyen de cette équipe de France. "La domination n’est même pas qu’en descente c’est dans toutes les courses j’ai l’impression. C’est incroyable. Après ce n’est pas une surprise, ils mettent un politique en place qui est monstrueuse. Ils ont un budget qui leur permet de mettre en place ça. Ce n’est pas que pour les top athlètes, ça part de tout en bas. Ils ont une politique qui fait que la formation est incroyable. Ils ont des sites d’entraînement qui leur permettent ça aussi".

Face à cette domination, les Bleus ne peuvent que les féliciter. "Au prorata du nombre de millions qu’ils ont et de ce que nous on a, on sent sort extrêmement bien en termes de résultat. Nous aussi on a de bons gars, ça va très bien, eux c’est encore plus dense. Je n’ai jamais vu ça. Mais là, deux mecs sur le podium tout le temps c’est incroyable. Chapeau à eux, c’est beau", salue Théaux.

"À nous de nous poser des questions en tant qu’athlètes mais aussi le staff, pour aller grapiller cette différence entre eux et nous. Parce que le potentiel on l’a, on en est persuadé, après qu’est-ce qu’il nous manque? Ce sont des détails. Je ne saurais pas vous dire lesquels, si je le saurais on le ferait. C’est sûr que ça montre qu’il y a encore beaucoup de boulot", analyse Matthieu Bailet.

Seule en slalom, la France fait plus que jeu égal avec les Suisses, voire mieux. Puisque Clément Noël a déjà remporté trois étapes de Coupe du monde alors que les Helvètes n’ont, qu’au mieux, des deuxièmes places avec Loïc Meillard.

Léna Marjak