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Ski de fond: "Quelque chose d'unique", Richard Jouve savoure son petit globe

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Ce matin à Falun (Suède), Richard Jouve n’avait pas le choix. Il devait remporter le sprint pour gagner le petit globe de la spécialité et coiffer au poteau Johannes Klaebo, la star norvégienne. Mission accomplie pour le fondeur français qui entre dans l’histoire du sport français avec ce premier petit globe en fond pour un Tricolore.

RMC Sport: Richard Jouve, quel est le sentiment de remporter ce globe historique? 

Richard Jouve: C’est un sentiment de satisfaction pour moi et toute l’équipe. On a travaillé d’arrache-pied depuis la première course de la saison en Finlande jusqu’à aujourd’hui. Il a fallu ne rien lâcher. On a été présent, c’est vraiment bien. Je suis hyper fier de ramener le premier globe pour l’équipe de France de ski de fond. C’est un grand moment. J’espère que ça emmènera d’autres en sprint, en distance et au général.

Ce matin, vous n’aviez pas le choix, c’était la gagne et rien d’autre. Qu’est-ce que vous vous êtes dit?

L’état d’esprit était de ne pas se mettre trop de pression, d’attaquer la course comme je sais faire pour ne pas la jouer à l’envers, être bien dans mes baskets. Et rester concentré pour jouer mes cartes à fond, comme je l’ai fait pendant la saison.

C’est un rêve qui se réalise? Ou la déception des JO est encore là?

Mon plus grand rêve ce sont les Jeux olympiques. Malheureusement, c’est passé à côté cet hiver (7e du sprint libre). En revenant des JO, je me suis remobilisé. Je me suis dit qu’il restait de belles courses à aller chercher. C’est comme ça que j’ai pu aller chercher le globe sur cette dernière course. Je n’ai toujours pas switché de la déception des JO. J’avais vraiment l’objectif de finir bien la saison, de faire des podiums, d’aller chercher le meilleur résultat possible. Ça m’a permis d’être à moins de 100 points sur ce dernier week-end. Ça fait une belle journée, une journée dont il faut profiter. Rien n’enlèvera les JO, qui restent une grande déception. J’ai réussi à bien finir et c’est le principal.

"On ne sait pas ce que 2023 nous amènera"

C’est une concrétisation. Vous avez gagné vos premiers succès en Coupe du monde cette saison, vous êtes meilleur en classique, et il y a ce globe maintenant. Avez-vous franchi un cap?

Je suis fort en classique depuis quelques temps. Il faut juste se dire qu’on est bon et qu’on peut y arriver. Quand on se dit ça, on a une saison régulière. J’ai réussi ça cette année. L’objectif, c’est d’être au moins aussi bon l’année prochaine. Ça donne de l’envie. Les saisons sont différentes les unes des autres. On ne sait pas ce que 2023 nous amènera. Il faudra retourner au travail comme tous les ans. Si tout se goupille bien, je ne vois pas pourquoi il y aurait des soucis. Il faut juste faire des résultats en début de saison pour savoir si on peut jouer gros à la fin.

La fête a commencé?

Le spontané, c’est le mieux. On va fêter ça avec les coaches, les techniciens, les kinés. On va profiter de ce soir pour fêter ça, c’est quelque chose d’unique. Après, on se remettra au boulot. 

Morgan Maury