Skieuse aux JO et star du violon : chapeau l’artiste !

Vanessa Mae - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Son nom ne vous dit certainement rien et pourtant, Vanessa Mae (dans le civil) alias Vanessa Vanakorn (le temps de ces JO de Sotchi) est une star planétaire. Sur l’échiquier olympique, c’est clair, seul Shaun White soutient la comparaison en termes de notoriété mondiale et de surface financière. Mais Vanessa Vanakorn, puisque c’est bien ce patronyme qui est couché sur les start-lists du Super-G de ce samedi (8h), n’est pas une sportive comme les autres.
A 35 ans, cette Britannique née à Singapour d’un père thaïlandais et d’une mère chinoise, est une violoniste mondialement connue, qui a écoulé 10 millions de disques et pèse environ 50 millions de dollars. Désignée jeune artiste la plus riche en 2006 par le Sunday Times, elle doit sa réputation à sa précocité (elle intègre à 8 ans le Conservatoire Central de musique de Pékin) et à ses coups d’éclat (une de ses compositions est choisie pour devenir l’hymne de la réunification de Hong-Kong en 1997).
Mais le confort de sa situation, l’opulence et les salles combles n’ont pas suffi à contenir sa soif de nouveaux challenges. Car depuis quatre ans, cette artiste, qui a déjà joué du Beethoven ou du Tchaïkovski, s’est mise en tête de participer aux Jeux Olympiques d’hiver et de prendre part aux épreuves de ski alpin, passion dévorante qu’elle nourrit depuis l’âge de 4 ans. Et après un essai avorté en 2009 en vue des JO de Vancouver, Vanessa Vanakorn touche du doigt un rêve qui sera très bientôt réalité.
Piston, caprices et chihuahua
Pour y parvenir, cette délicieuse brune a mis tous les atouts de son côté. Pas folle la guêpe, elle s’est engagée sous la bannière thaïlandaise, la sienne ne lui permettant pas d’intégrer le collectif britannique, bien plus costaud et crédible sportivement parlant que celui de l’équipe asiatique aux ambitions plus modestes, et dont aucun skieur ne figure parmi les 500 meilleurs mondiaux. Premier acte. Ensuite, Vanessa Vanakorn a mis entre parenthèses sa carrière de violoniste, s’accordant une année sabbatique. Finies les tournées mondiales, les plateaux de télé, les tapis rouges et les diners de gala. Cap sur la Suisse et son « camp de base », ou plus exactement sa résidence secondaire de Zermatt où la virtuose s’est entraînée sans relâche. Avant de se lancer dans la course aux qualifications. Deuxième acte.
Disons-le tout de go, Vanessa Vanakorn n’a pas vraiment le niveau. Après s’être trainée et avoir glané une poignée de points sur quatre courses en Slovénie dont les championnats nationaux juniors, la Fédération Internationale de Ski (FIS) lui a accordé l’équivalent d’une wild-card pour enfin exaucer son vœu. La reine de la « fusion techno-acoustique » (selon ses dires) ne demandait pas mieux. Le rêve est en marche. Mais une telle icône, forcément, ne peut passer inaperçue sur les sites olympiques. Et trimbale dans ses valises quelques caprices inhérents à son statut de megastar.
Du coup, mis à part le gala du CIO auquel elle a participé, à l’invitation de son président Thomas Bach, Vanessa Vanakorn s’est bunkerisée dans un hôtel de luxe de Rosa Khutor, sur les hauteurs de Sotchi. Blackberry verrouillé à double tour. Officiellement, c’est parce que la charte olympique interdit tout animal de compagnie au sein du village olympique, elle qui ne sépare jamais de son chihuahua Max. Officieusement, c’est en raison du fossé qui la sépare du commun des mortels, moins regardant sur la promiscuité et les conditions d’hébergement. Chassez le naturel, il skie au culot.