Une plainte pour agression sexuelle sur mineure et cinq nouveaux témoignages contre Joël Chenal, vice-champion olympique de ski

L’étau se resserre autour de Joël Chenal. Le vice-champion olympique de slalom géant en 2006 est visé par une plainte pour agression sexuelle, révèle Le Monde qui publie ce mercredi un article avec cinq nouveaux témoignages de femmes, accusant l’ancien skieur de harcèlement sexuel alors qu’elles étaient toutes mineures au moment des faits. Ceux-ci se seraient déroulés entre 2005 et 2021, à cheval sur ses carrières de skieur et d’entraîneur, notamment de l’équipe de France entre 2013 et 2017.
"Comme un trou noir", une plainte déposée après une soirée dans un hôtel
Toutes dénoncent le même procédé: une prise de contact de Chenal (51 ans) sur les réseaux sociaux avec de jeunes adolescentes fragilisées, quelques discussions puis des messages avec des propos ou des photos à caractère sexuel. Parmi les nouveaux témoignages, une ancienne skieuse assure avoir reçu une photo du sexe en érection de Chenal et subi un harcèlement de ses 11 ans à ses 18 ans.
Une autre dénonce des demandes indécentes (comme se filmer nue sous la douche, à 13 ans) au ski-études de Bourg-Saint-Maurice. Pointé du doigt pour avoir possiblement fermé les yeux, le directeur n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.
En supplément de ces témoignages glaçants - dont les victimes assurent avoir conservé toutes les traces des échanges -, une plainte pour agression sexuelle a donc été déposée ce lundi 21 juillet à la gendarmerie de Bourg-Saint-Maurice, pour des faits remontant à 2015. Une autre devrait être déposée dans les prochains jours par l’amie de la première plaignante.
Celle-ci raconte avoir entamé en 2013 (avant ses 18 ans) une relation "sous emprise" avec Chenal. "Nous sommes deux filles, moi, 20 ans à l’époque des faits, et ma meilleure amie, alors âgée de 17 ans (celle qui a porté plainte, NDLR), à avoir été piégées et abusées par lui en 2015. Lors d’une soirée dans un hôtel avec lui, on a eu comme un trou noir", explique-t-elle.
Chenal est aussi accusé d'autres faits en 2021 alors qu’il était entraîneur dans la structure privée Orsatus. Après un signalement des parents d’une skieuse, il avait été évincé par le directeur, qui a confirmé les faits, après avoir affirmé dans le premier article du Monde que Chenal était parti de son plein gré. Cela bat aussi en brèche la version de Chenal (qui n’a pas répondu cette fois) qui avait reconnu, dans le premier articile du Monde, s’être mal comporté sur une période entre 2009 et 2016.
Autre homme au coeur des accusations, Michel Vion, ancien président de la fédération française de ski (FFS, 2010-2021), est soupçonné d’avoir eu connaissance des agissements de Chenal et de les avoir camouflés, ce dont il se défend. Joël Chenal est, lui, toujours en activité après avoir monté en 2022 sa propre structure d’entraînement auprès de jeunes filles dans la station de La Rosière. Où cette plainte et ces nouveaux témoignages auraient provoqué l’organisation d’une réunion de crise.