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Vidal : « Un moment fabuleux »

Jean-Pierre Vidal-Sébastien Amiez

Jean-Pierre Vidal-Sébastien Amiez - -

LES DESTINS EN OR DU SKI FRANÇAIS. Champion olympique de slalom à Salt Lake City en 2002, Jean-Pierre Vidal garde encore en mémoire la présence à ses côtés sur le podium de son coéquipier Sébastien Amiez.

Jean-Pierre, vous souvenez-vous encore de ce fameux slalom à Salt Lake City, en 2002, celui qui vous consacre champion olympique de la spécialité ?

Oui, la piste avait énormément travaillé, notamment en deuxième manche. C’était épique : Bode Miller, qui était deuxième à l’issue de la première manche, sort. Je me retrouve dans le portillon de départ avec 2’’15 d’avance sur Sébastien Amiez. C’était un véritable gymkhana car on pouvait sortir à chaque porte. Ça a été toute la difficulté de la course d’ailleurs. Le slalom, c’est quand même deux manches… Quand on est aux JO et qu’on a une pression terrible à gérer avant la deuxième manche, ce n’est pas facile à gérer.

Quelque part, cette médaille d'or, vous l'avez partagée avec votre coéquipier et rival Sébastien Amiez. On revoit encore ses images où vous tombez dans les bras l'un de l'autre...

C’est un moment extraordinaire. Pouvoir partager deux médailles pour la France sur un sport individuel, c’est exceptionnel, fabuleux. Ça marque les esprits. L’histoire avec Sébastien, elle est belle. On a partagé beaucoup de choses. C’est aussi intéressant de voir ce qu’il se passe au sein d’un groupe. Il y a de l’émulation et de la rivalité. Cela fait aussi partie du sport de haut niveau. On retrouve ça dans toutes les équipes. Il y a Alexis Pinturault, Jean-Baptiste Grange ou Julien Lizeroux, qui revient fort. Il y aura forcément un peu de tension. On a un très bon réservoir avec des skieurs qui vont se surmotiver ensemble pour, pourquoi pas, aller chercher un nouveau doublé.

« On peut être champion olympique par chance »

Vous parliez d'Alexis Pinturault, le grand espoir du ski français. Ce dernier ne le cache pas : il est plus tenté par une victoire au général en Coupe du monde qu'un succès aux JO. Vous comprenez son point de vue ?

Les JO, c’est très grand public. Mais à Kitzbühel, par exemple, il y a vraiment un public de connaisseurs. Les JO, c’est une course d’un jour. C’est tous les quatre ans. Il y a le dossard, il y a la piste. Il peut se passer beaucoup de choses. Mais le plus grand skieur, c’est celui qui remporte la Coupe du monde au général. Ça, aux yeux du monde du ski, il n’y a pas photo. On peut parfois être champion olympique par chance, avec des conditions particulières. Par contre, gagner une Coupe du monde au général, il n’y a jamais de hasard.

Alexis Pinturault a-t-il les moyens de briller aux Jeux ?

Alexis a la capacité de faire beaucoup de choses. Il a un talent multi-palettes. Il est polyvalent. Il est capable de gagner en géant, en slalom, en super-combiné. Pour lui, c’est une vraie force. Ce qui est difficile cette année, c’est de ne pas mélanger les objectifs. Alexis s’est préparé pour les JO. Il est en train de monter en puissance, on le voit. L’année passée, il est passé un tout petit à peu côté à Schladming par un manque de confiance. Il a toutes les cartes en main. La confiance est de retour. Il doit faire ce qu’il sait faire, ne pas en rajouter. Il y a de belles courses qui arrivent, donc autant d’occasions de régler tout ça.

Dans le cadre de sa nouvelle collection intitulée « Les grands moments du sport », RMC Découverte vous propose de découvrir mardi 21 janvier à 20h45 un document exceptionnel de 70 minutes consacré aux « Destins en or du ski français », coproduit par RMC découverte et RMC Sport.

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La rédaction