Sotchi : 100 jours pour convaincre

Les anneaux olympiques devant l’aéroport d’Adler, près de Stochi. - -
Elle est là. Eclairée de mille feux. Et pourtant toujours fermée au public. La route longue de 48km reliant Adler à Krasnaïa Poliana (les deux centres névralgiques des Jeux) n’a toujours pas été ouverte. Vladimir Poutine était pourtant attendu pour l’inauguration ce lundi. Mais le président a annulé sa visite au dernier moment. Du coup, cette route à 6,5 milliards d’euros ne sera pas mise en service en ce début de semaine. Un couac à l’image de l’état des lieux alors que la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver aura lieu dans 100 jours. Ce sont donc de longs flots de voitures qui continueront à engorger les quelques axes autour de Sotchi les prochains jours.
Dire que les Russes sont prêts serait sans doute aller un peu vite. Il n’y a qu’à voir les ouvriers s’affairer sur le parc olympique pour mesurer l’état d’avancement des travaux. Tracteurs et tractopelles enchaînent les allers-retours. Le tout dans un nuage de fumée ambiant. Du côté de Krasnaïa Poliana, on a également pris beaucoup de retard. Nuits et jours, les ouvriers poursuivent les chantiers et tentent de faire sortir de terre hôtels, centre de presse et tous les standards nécessaires à la bonne tenue de ces Jeux. Là aussi, c’est un ballet incessant de poids lourds qui rythme les journées.
Rosa Khutor, le bon élève
Les bons élèves sont finalement à chercher du côté de Rosa Khutor. Totalement privée, la station n’en est plus qu’à régler les derniers détails. A la tête de l’exploitation des lieux, la Compagnie des Alpes, embauchée par le milliardaire et détenteur des lieux, Vladimir Potanine. Jean-Marc Farini, le directeur français représentant la CDA et présent en Russie depuis trois ans, s’est parfaitement adapté à la vie russe. « C’est vrai qu’on ressent de la fierté de voir où nous en sommes aujourd’hui, surtout quand on voit d’où nous sommes partis il y a trois ans. »
Une bonne note qui donnera du baume au cœur aux partisans de la tenue des Jeux. Car sans tomber dans le catastrophisme, on a peine à imaginer que Sotchi accueillera le monde dans 100 jours. Pour en témoigner, le village olympique d’Adler, où doivent loger les athlètes, est toujours en construction. Dans l’entourage du Comité olympique, on assure que tout sera prêt à temps. Les détails ne seront sans doute pas finalisés, mais les lieux de compétitions et toutes les infrastructures seront opérationnels. Un moindre mal quand on sait que la facture de Sotchi 2014 s’élève à presque 40 milliards d’euros.
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