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Stojko : « Amodio est flamboyant »

Elvis Stojko

Elvis Stojko - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Observateur attentif d’un sport dont il a été triple champion du monde et double médaillé d’argent olympique, l’ex-patineur canadien Elvis Stojko (42 ans) passe en revue de la compétition hommes des JO de Sotchi, qui débute jeudi.

Elvis Stojko, quel est votre regard sur la compétition masculine qui commence jeudi ?

Nous avons cette année de nombreux patineurs de différents horizons qui peuvent prétendre au podium. Il y a mon ami Thomas Verner (République tchèque) qui patine très bien malgré des dernières saisons difficiles. Il y a évidemment le Canadien Patrick Chan mais aussi Yuzuru Hanyu et Tatsuki Machida, les deux Japonais. Je pense que Plushenko sera forcément dans le Top. Je n’ai pas vu Brian Joubert en compétition mais il semble en forme aux entrainements. C’est très indécis et je suis impatient de voir ça !

Vous êtes canadien, donc votre favori doit être Patrick Chan...

(Il coupe) Pas forcément ! Je dois dire que si je ne juge pas uniquement le niveau de patinage, mon favori, c’est Plushenko ! J’ai patiné à son âge (31 ans), je connais les souffrances qu’il doit endurer pour faire ce qu’il est en train d’accomplir. Mais il semble avoir récupéré depuis le titre par équipes. C’est lui mon favori, mais parce qu’il a cet esprit de guerrier. Si je regarde le patinage, je dois avouer que c’est Hanyu. Il est tellement fluide, il n’a pas l’air de forcer. Je sens chez lui cette grâce, cette élégance naturelle. On dirait qu’il est nonchalant mais sur la glace… Wouah ! C’est l’homme à battre selon moi. Il est prêt. Il a fait des programmes fabuleux depuis le début de la saison. Il est jeune et c’est à double tranchant : soit il garde son aisance et il sera intouchable, soit il devient nerveux et il sombrera très vite !

Que pensez-vous des Français Florent Amodio et Brian Joubert ?

J’aime beaucoup les Français car vous avez toujours cet esprit d’avant-garde (en français dans le texte), très différent des autres. J’adore ! Joubert et Amodio sont complètement différents. J’ai patiné contre Joubert en 2002. 12 ans après, il est toujours là. C’est incroyable. Il a ce style particulier que j’apprécie beaucoup. J’avais parlé avec lui après son programme court raté de Vancouver (aux JO 2010). Je lui avais dit de poursuivre son rêve et de ne pas s’arrêter sur un échec. Et le voir là, avec cet esprit et ce niveau quatre ans après, c’est génial, une bonne nouvelle pour le patinage. J’aime cet esprit comme j’aimais déjà Philippe Candeloro. Florent Amodio est maintenant le successeur. Il doit prendre le relais. Il a une vraie personnalité, il est flamboyant ! Les deux peuvent entrer dans le Top 10. Cette compétition est tellement serrée. Les grands événements, je connais mais les JO, c’est l’événement ! On va voir une grande compétition.

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La rédaction