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Violences sexuelles dans le sport: Masseglia appelle à "faire le ménage"

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Invité dans l'Intégrale Sport à s'exprimer sur la démission de Didier Gailhaguet, Denis Masseglia a appelé "à faire le ménage". "Il faut se débarrasser de ceux qui créent un immense tort à ceux qui sont exemplaires dans leurs engagements", a expliqué le patron du CNOSF.

Il n’a pas été surpris. Président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Denis Masseglia s’attendait à voir Didier Gailhaguet démissionner de son poste de président de la Fédération des sports de glace (FFSG), en plein scandale de violences sexuelles dans le patinage.

"Je l’ai eu quelques fois au téléphone depuis le début de cette affaire. J'avais dit que sa position serait intenable. La situation a beaucoup évolué ces deux derniers jours. Ce qui est remonté des clubs montrait bien qu'il était lâché par sa base. Or pour un président de fédération, il est absolument essentiel de savoir ce que les clubs pensent de la fédération. Ça devenait intenable. La pression de sa base s'est ajoutée à la pression extérieure", a réagi Masseglia ce samedi dans l’Intégrale Sport sur RMC.

"C'est une crise gravissime, qui n’est pas finie"

Ces derniers jours, plusieurs anciennes patineuses ont accusé des entraîneurs d'avoir abusé d'elles quand elles étaient adolescentes, provoquant une crise sans précédent dans le sport français. Dans son livre "Un si long silence", Sarah Abitbol accuse ainsi son entraîneur Gilles Beyer de l'avoir violée entre 15 et 17 ans, dans les années 1990-1992.

"C'est une crise gravissime, qui n’est pas finie. Je pense que la libération de la parole, dans le sport et dans d’autres secteurs d’activité, va générer un certain nombre de situations qui vont permettre aux victimes de se libérer de fardeaux et leur permettre un petit peu de se reconstruire, même si les souffrances vécues ne seront jamais effacées. Il faut absolument chasser les personnages indignes qui n'ont plus le droit de sévir sur les terrains de sport", a insisté Masseglia, qui appelle à une prise de conscience générale.

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"On se focalise aujourd’hui sur une fédération et un président. Mais ceux qui ont commis des actes innomables sont ceux qui se prétendent être des entraîneurs ou des éducateurs, bénévoles ou professionnels. Il faut absolument faire le ménage. Tous les secteurs d’activité sont touchés. Il faut se débarrasser de ceux qui créent un immense tort à ceux qui sont exemplaires dans leurs engagements. Les parents doivent être sûrs de l’honorabilité de ceux à qui ils confient leurs enfants. Il faut un code à suivre afin de contrôler, éliminer ceux qui pourraient être nuisibles et rassurer les parents", a insisté le patron du CNOSF.

Lors d’un point-presse ce samedi, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a indiqué que l’enquête administrative visant la FFSG débutera dès lundi pour "quelques semaines".

RR