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Vonn, la belle Américaine

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Victorieuse de la descente olympique à Vancouver, l’Américaine, à la plastique de rêve, est proche d’un troisième gros globe de cristal consécutif. Skieuse géniale, travailleuse acharnée, la native de Saint-Paul conclut une saison de rêve.

Lindsey Vonn devait être la Michael Phelps des Jeux olympiques d’hiver. Faire tomber les médailles d’or à la vitesse des battements de jambes du nageur au nom de la bannière étoilée. Vancouver et la piste de Whistler n’auront pas été le piédestal qui l’aurait fait entrer au panthéon à 25 ans seulement. L’or de la descente pour marquer son ère et le bronze du Super-G, tout de même, côtoient trois abandons.
L’Américaine qui n’avait jamais remporté de médaille dans des Jeux touche enfin son rêve d’or olympique. Pas mal mais pas ce que l’Amérique attendait. A Turin en 2006, elle avait fracassé ses espoirs dans une chute à l’entraînement. Cette année était pour elle. Plusieurs fois, elle s’est blessée. Sans gravité. Et à chaque fois, elle s’est présentée au portillon.
A 12 ans, sa famille quitte pour elle, le Minnesota natal, pour le Colorado et ses rocheuses afin qu’elle dispose des meilleures conditions pour s’entraîner. En 2002, elle est en stage avec sa compatriote Julia Mancuso. Cette dernière la largue complètement lors d’une sortie à vélo. C’est le déclic.
Elle comprend que tout le talent du monde ne lui suffira pas pour claquer des médailles. Elle passe six semaines par an dans le centre d’entraînement ultramoderne d’un de ses sponsors, Red Bull, en Autriche. Là-bas, elle enchaîne les exercices pour se doter d’un physique d’airain. Travaille tout et le reste. « Quand j’ai visualisé une course, je ne l’oublie jamais », explique Vonn, qui passe de longues heures à mimer des descentes en équilibre sur deux élastiques.

Elle hait ses préparateurs physiques

De la sueur de celle qui déclare « haïr plus que tout » ses préparateurs physiques naissent les récompenses (32 victoires et 8 globes en six ans) et les sponsors. Elle appartient au paquebot IMG et draine dans son sillage 10 grosses compagnies dont Red Bull ou encore Rolex. Star du cirque blanc, elle émarge à plus de 2 millions d’euros par an. Née Kildow, elle s’appelle maintenant Vonn depuis son mariage avec Thomas Vonn, de dix ans son aîné. Un choix qui lui vaut de ne plus avoir de contact avec son père.
Une vie de sitcom made in Hollywood et une plastique de rêve, la native de Saint-Paul a la combinaison gagnante pour séduire une Amérique où le ski est peu de choses. La petite déception de Vancouver est déjà derrière elle puisqu’elle a remporté sa dixième course de la saison samedi lors de la descente de Crans-Montana et pris la deuxième place du Super-G. Avec 245 points d’avance sur son amie Maria Riesch au général, elle devrait -sauf énorme accident- soulever son troisième gros globe de cristal dimanche prochain lors des finales à Garmisch. Lindsey Vonn est une machine, une très belle machine, qui n’a pas fini de gagner.

M.M. (RMC Sport)