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Après la polémique Imane Khelif, la Fédération internationale de boxe impose des tests de genre avant ses compétitions

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World Boxing, la Fédération internationale de boxe, a annoncé rendre obligatoires les tests de genre pour les athlètes souhaitant participer à ses compétitions. Une réponse à la polémique autour d'Imane Khelif, championne olympique de boxe aux JO de Paris 2024 et au coeur de débats malgré elles sur son genre et ses performances.

Après la vive polémique qui avait marqué les Jeux olympiques de Paris 2024, la nouvelle Fédération internationale de boxe World Boxing a annoncé ce vendredi qu'elle allait introduire des tests de genre obligatoires pour participer à ses compétitions. Tous les athlètes de plus de 18 ans qui souhaitent participer à un tournoi organisé ou sanctionné par World Boxing devront désormais se soumettre à un test génétique PCR "afin de déterminer leur sexe à la naissance et leur éligibilité à concourir", déclare l'instance dans un communiqué.

World Boxing, la fédération reconnue par le CIO qui régira la boxe aux JO-2028, a expliqué mettre en place cette mesure à la suite de la controverse née de la participation aux JO 2024 de l'Algérienne Imane Khelif, médaillée d'or à Paris. L'organisation explique avoir pris cette décision pour répondre aux "préoccupations concernant la sécurité et le bien-être de tous les boxeurs, y compris Imane Khelif".

Aux Jeux de Paris, Imane Khelif s'était retrouvée malgré elle au centre d'une polémique sur le genre et avait été la cible d'attaques et d'une campagne de désinformation menée par les milieux conservateurs, la présentant comme un "homme combattant des femmes". La boxeuse de 26 ans s'était imposée en finale des -66 kg. World Boxing a déclaré avoir informé la Fédération algérienne de boxe dans un courrier que Khelif devrait se soumettre à un test de genre si elle souhaitait participer à la Box Cup d'Eindhoven, aux Pays-Bas, du 5 au 10 juin prochain, ou à tout autre de ses événements.

La politique de World Boxing en est à son "stade final de développement" et a été élaborée par un groupe de travail "qui a examiné des données et des preuves médicales provenant d'un large éventail de sources et a largement consulté d'autres sports et des experts à travers le monde", est-il précisé. "World Boxing respecte la dignité de tous les individus et sa priorité absolue est d'assurer la sécurité et l'équité des compétitions pour tous les athlètes", ajoute l'instance. "Pour ce faire, il est essentiel que des catégories strictes, déterminées par le genre, soient maintenues et appliquées, ce qui signifie que World Boxing n'organisera des compétitions que pour les athlètes classés comme hommes ou femmes."

Le consultant du jour : La boxeuse algérienne Imane Khelif au cœur d'une polémique - 06/08
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Les fédérations nationales seront responsables des tests et devront confirmer le sexe de leurs athlètes lors de leur inscription aux compétitions en produisant une certification de leur sexe chromosomique, tel que déterminé par un test PCR. Le test PCR est une technique de laboratoire utilisée pour détecter des spécificités génétiques, en l'occurrence le gène SRY, qui révèle la présence du chromosome Y, indicateur du sexe biologique. Le test peut être réalisé par un prélèvement nasal ou buccal, ou d'un échantillon de salive ou de sang.

Trump et Musk s'étaient mêlés du sujet Khelif

Le sacre de Khelif sur le ring de Paris-2024, de même que celui de la Taïwanaise Lin Yu-ting chez les -57 kg, toutes deux accusées d'être des athlètes transgenres, avait déclenché un débat dans lequel des personnalités comme Donald Trump, Elon Musk ou JK Rowling s'étaient engouffrées.

Les deux boxeuses, soutenues constamment par le Comité international olympique (CIO) et qui ont toujours concouru chez les femmes, avaient été interdites de participer aux Mondiaux-2023 par la Fédération internationale de boxe (IBA), elle-même écartée par le CIO pour des raisons liées aux finances, à l'éthique et à la gouvernance de cette organisation présidée par le Russe Umar Kremlev.

Après avoir géré les épreuves de boxe de Tokyo 2021 et de Paris 2024, le CIO a accordé en février dernier sa reconnaissance provisoire à la jeune fédération internationale World Boxing, créée en 2023, pour prendre le relais à Los Angeles.

A.Bo avec AFP