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Boxe: Yoka avait le nez fracturé avant de combattre Bakole

INFO RMC SPORT - Battu par Martin Bakole sur décision ce samedi soir à Bercy, Tony Yoka a subi sa première défaite chez les pros. Vite malmené, le champion olympique 2016 n’a pas été à la hauteur du défi proposé par le Congolais. A sa décharge, et même si ce n’est pas une excuse pour expliquer son revers, le boxeur tricolore avait été victime d’une grosse blessure au nez pendant son camp d’entraînement.

Aucune excuse. Aucun faux-semblant. Malmené par Martin Bakole ce samedi soir à Bercy, compté deux fois par l’arbitre, dépassé par la puissance du Congolais, Tony Yoka n’a pas cherché à fuir la réalité au moment de commenter au micro sa première défaite dans les rangs professionnels: "Martin a été le plus fort dans le ring". Après avoir raté son plus gros rendez-vous, le champion olympique 2016 aurait pourtant pu tenter de noyer le poisson.

Car le poids lourd français avait une circonstance atténuante sur le plan physique, qui n’explique pas son revers mais permet de mieux comprendre pourquoi son nez a vite explosé sous les coups de Bakole. Souleymane Cissokho, proche de Yoka avec qui il a partagé l’aventure olympique à Rio, a révélé la chose dans le dernier numéro du RMC Fighter Club, le podcast de RMC Sport sur les sports de combats dans lequel il officie comme consultant.

"Ce qu’on ne sait pas, c’est que Tony s’est fracturé le nez durant son camp d’entraînement, confie le champion WBA Inter-Continental des super-welters. Les mises de gants étaient compliquées entre son casque à barre et les nombreux saignements. On prend un petit coup au niveau de la confiance, ça joue sur le moral. Un boxeur prêt à 100% ne s’inquiète pas et n’a pas d’appréhension, il va y aller à 100%, alors que dans l’inconscient celui qui a eu une blessure va mettre un peu de frein. J’ai beaucoup parlé à son entourage et c’est le premier combat où ils étaient inquiets car ce n’était pas évident avec cette fracture au nez. On pouvait même voir son nez tordu dans les interviews avant le combat."

Et Souleymane Cissokho de poursuivre les explications grâce à son expérience entre les cordes: "Lorsqu’on fait un camp d’entraînement et qu’on saigne à chaque fois qu’on met les gants, c’est très compliqué pour le moral. Un boxeur qui est prêt à 100% est un boxeur qui ne s’inquiète pas, qui n’a pas d’appréhension et qui va y aller à fond alors que celui qui a eu une blessure va mettre un peu de frein, il se dira toujours 'mais mon nez…' On ne cherche pas une excuse mais c’est de l’inconscient. Perdre beaucoup de sang comme ça n’est pas agréable. Tu respires très mal, tu es comme en apnée."

Le scénario du combat, avec dès le début de gros coups pris qui ont rouvert son nez et fait couler le sang, a vite remis cette blessure sur le tapis et ne lui a pas permis d’installer sa confiance ou de bien respirer. Il aura tout de même pu montrer son courage en ne lâchant pas dans la douleur. Vu la différence entre les deux dans le ring, le résultat aurait sans doute été le même sans cette fracture du nez avant le combat. Mais elle n’a clairement pas aidé le boxeur français. Qui devra maintenant "peut-être changer certaines choses", comme il l’a annoncé après sa défaite, pour rebondir et repartir de l’avant.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport