
Claressa Shields, une des meilleures boxeuses au monde, signe pour une organisation de MMA

La boxeuse Claressa Shields à l'entraînement en octobre 2019 - AFP
La nouvelle était tombée ces dernières heures via le site MMA Junkie. Elle a depuis été confirmée par sa nouvelle organisation dans une vidéo où l’intéressée passe d’une paire de gants à une autre. Claressa Shields, l’une des deux meilleures boxeuses au monde (il y a débat avec l’Irlandaise Katie Taylor), a signé un contrat pour plusieurs combats de MMA avec l’organisation Professional Fighters League (PFL)… tout en continuant sa carrière dans le noble art. Alors qu’elle avait évoqué plusieurs fois ces derniers mois l’idée de passer au MMA, et l’envie de défier la double championne (coqs et plumes) de l’UFC Amanda Nunes, l’Américaine va donc franchir le cap en 2021.
En rejoignant le PFL, "T-Rex" (son surnom) se donne surtout l’occasion de débuter la chose plus en douceur pour sans doute envisager, à terme, de rejoindre l’UFC si son niveau le lui permet. L’accord de Shields avec sa nouvelle organisation prévoit des combats "hors tournoi" chez les légers, le PFL étant organisé sur un principe de saisons annuelles avec un tournoi par catégorie à un million de dollars pour le vainqueur, et pourrait permettre d’offrir un choc à faire saliver les amoureux de sports de combats contre sa compatriote Kayla Harrison, victorieuse du tournoi des légers en 2019 – la saison 2020 a été annulée en raison de la crise sanitaire, elle reste sous contrat mais le PFL lui a permis pour compenser d’aller combattre dans l’organisation Invicta où elle a fait ses débuts (victorieux) chez les plumes il y a dix jours – et surtout double championne olympique de judo en 2012 et 2016, des Jeux où Shields s’était également deux fois parée d’or en boxe.
"Être la plus grande combattante de tous les temps"
Son contrat avec le PFL ressemble d’ailleurs à celui qui avait vu Harrison faire ses débuts en MMA dans l’organisation en 2018 : l’ancienne judoka avait pu faire plusieurs combats chez les légers « hors tournoi » avant la création d’une compétition pour cette catégorie. Shields, qui n’a pas sa langue dans sa poche – elle vient par exemple de dire qu’elle "écraserait" le YouTubeur-boxeur Jake Paul si elle partageait le ring avec lui – mais sait joindre les actes à la parole, va donc transformer en réalité ses envies de MMA, matérialisées en février dernier avec une vidéo où on la voyait travailler ses coups de pied (et il y avait du boulot, pour être franc). Avec un objectif clair: "Elle veut être la plus grande combattante de tous les temps", annonce un proche au site The Athletic. Devenir une star dans deux disciplines et ajouter un titre en MMA à sa collection en boxe lui donnerait des arguments. "Je n'ai peur de rien, je m'entraîne à fond et perdre n'est pas ma tasse de thé", a appuyé Shields sur Twitter, où elle a confirmé être "impatiente de marquer un peu plus l'histoire".
Boxe en janvier-février, MMA en avril?
Ce choix osé devrait aussi lui permettre de faire grimper sa notoriété et ses revenus, les organisations de MMA mettant beaucoup plus les femmes en avant que la boxe, et de rêver aux sommets atteints sur ces plans par Ronda Rousey ou Amanda Nunes. En 2017, la boxeuse avait effectué une séance avec Cris Cyborg, autre star de la discipline, ancienne championne des plumes de l’UFC et actuelle détentrice de la ceinture Bellator de la même catégorie, qui s’était portée volontaire pour la préparer à la transition vers la cage. La transition sera finalement un parallèle. Car Shields, championne du monde dans trois catégories en dix combats (record hommes et femmes confondus) qui a notamment unifié les quatre ceintures principales des moyens, va bien continuer sa carrière dans le noble art, où elle reste invaincue.
Selon The Athletic, elle devrait ainsi affronter comme prévu la Québécoise Marie-Eve Dicaire en janvier ou février pour un combat d’unification chez les super-welters – Shields détient les ceintures WBC et WBO, Dicaire le titre IBF – avant un premier combat au PFL qui pourrait avoir lieu dès avril, mois où l’organisation de MMA doit faire son retour aux affaires. Il y a quelques semaines, une rumeur avait couru affirmant que ce combat Shields-Dicaire allait se faire mi-décembre sous l’égide de Zuffa Boxing, la société censée permettre à l’UFC de faire son entrée dans le milieu de la boxe, avec en sous-texte l’idée que l’Américaine pourrait à terme rejoindre l’UFC, où Holly Holm a déjà prouvé qu’une ancienne championne du monde de boxe pouvait conquérir un titre.
Ce sera peut-être pour plus tard. En attendant, place au PFL. Sans oublier le ring, avec en point de mire un attendu choc contre la Britannique Savannah Marshall, actuelle championne WBO des moyens et seule à l’avoir battue chez les amateurs, qui la provoque depuis de longs mois. Après une année 2020 frustrante en raison de la situation sanitaire, où elle n’a pu combattre qu’une seule fois en janvier pour une victoire par décision unanime sur Ivana Habazin, 2021 devrait voir Claressa Shields être beaucoup plus active. Sur différents tableaux.