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KSW, PFL ou UFC? Le Français Salahdine Parnasse face à plusieurs routes pour la suite de sa carrière

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Sept ans après, Salahdine Parnasse revient combattre en France ce samedi pour défendre son titre des -70 kilos du KSW face au Moldave Valeriu Mircea à l’occasion du premier KSW Paris organisé à l’Adidas Arena (en direct à partir de 18h sur la chaîne Twitch RMC Sport puis à 20h30 sur RMC Sport 2). Le dernier combat de son contrat actuel avec l’organisation polonaise. A l’issue duquel la pépite du MMA tricolore devra choisir où poursuivre son chemin entre plusieurs options. Explications.

Salahdine Parnasse de dos face à trois montagnes chacune surplombée d’un nom : KSW, UFC et PFL. Avec cette légende: "Les choses se précisent… » Et ces quelques mots pour accompagner le tout: "Trois directions possibles mais UNE seule destination: les sommets. Le futur s’annonce brillant pour le double champion du KSW, restez à l’affût…" En un message posté sur la plateforme X (ex-Twitter) début février, la Atch Academy a résumé la situation autour de la pépite du MMA français. Double roi au KSW, où il règne sur les -66 et -70 kilos, Parnasse fait face à un tournant de sa carrière.

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A 26 ans, celui qui revient combattre en France plus de sept ans après ce samedi soir à l’occasion du premier KSW Paris va effectuer le dernier combat de son contrat avec l’organisation polonaise en défendant sa ceinture des -70 face au Moldave Valeriu Mircea. Et après? C’est LA grande question du moment. "Notre choix a été de faire évoluer Salahdine à travers le KSW, rappelle son coach et mentor Stéphane ‘Atch’ Chaufourier, fondateur de la Atch Academy, au micro de RMC Sport. On est passé par la France, on passe par la Pologne et on finira je ne sais où."

Avec sur la table les options évoquées plus haut. "Ce message sur les réseaux citait les trois organisations avec qui il pourrait se passer des choses, confirme Atch. C’est aussi simple que ça. Ça veut dire que les discussions n’ont pas commencé la semaine dernière mais bien avant ce petit croquis. Je ne parlerais pas de pourcentage de chances. Mais avoir des trois organisations sur toutes celles qui existent, c’est déjà beau. Ça se rétrécit un petit peu. On restera sur ces trois-là." Avec son talent XXL, Parnasse attise les convoitises.

Sa défaite sur décision unanime face à Adrian Bartosinski (qui aurait été inversée en France à ses yeux et celui de son camp) pour la ceinture des -77 kilos en décembre dernier, quand il tentait de devenir le premier triple champion de l'histoire du MMA dans une grande organisation, n'a pas fait chuter sa cote. "Il a pu montrer tout son potentiel", appuie Atch. Chaque chemin face à lui paraît clair. Il y a la fidélité au KSW, qui le traitre bien sur les plans sportif et financier. Il y a l’option PFL, l’organisation américaine qui monte prête à sortir un gros chèque pour lui. Il y a enfin l’appel de la lumière et de la gloire, la célèbre UFC qui offre les plus gros défis dans la cage mais beaucoup plus avare à l’heure de payer un nouvel arrivant (mais qui peut vraiment payer à long terme si on arrive au sommet là-bas).

"Ce sont des grosses discussions, raconte Atch. Avec le KSW, forcément, car on ne peut pas les mettre sur le côté. Les gens sont peut-être un peu fatigués du KSW mais nous on l’est un peu moins. Ça fait sept ans qu’on est là-bas, on a toujours été bien reçu, on est bien loti, ils nous trouvent toujours des combattants même si c’est de plus en plus compliqué. Il y a aussi le PFL. On a été invité dernièrement sur un événement et ils nous ont montré un intérêt à avoir Salahdine dans leur organisation. Et il y a l’UFC. On est en discussion, et pas du tout en négociation, ce sont des choses différentes, avec l’UFC. Des négociations, c’est parler chiffres. Là, on ne parle pas chiffres. On discute."

Parnasse, qui cite aussi à plusieurs reprises la possibilité de l’organisation asiatique ONE Chjampionship (et si c’était la surprise du chef?), n’a jamais caché son moteur actuel: l’argent. Pour mettre les siens à l’abri. "Je ne cherche à rentrer nulle part, je cherche juste à être bien payé, confirmait-il récemment sur les réseaux sociaux. La méthode Salahdine Parnasse : la moula seulement." On touche à la nature des sports de combat professionnels. Personne ne prend des coups dans la tête pour le plaisir. Les anglo-saxons utilisent l’expression prizefighting pour une raison.

"C’est un sport difficile, détaille Parnasse. On fait tous ça pour bien manger. Il peut y avoir la gloire avec mais ce n’est pas ça qui nourrit la famille et les enfants. Le plus important, c’est le contrat. La suite? Je ne sais pas encore. On verra les propositions. Pour l’instant, je suis au KSW, je respecte mon contrat, je le finis et ensuite on verra avec toute l’équipe." Si beaucoup de ses fans veulent le voir rejoindre l’élite de son sport, et donc l’UFC, pour passer son talent aux plus gros tests possibles, Parnasse la joue plus philosophe.

Rien ne presse pour celui que beaucoup considèrent (cest subjectif) comme le meilleur combattant français toutes catégories confondues. "J’ai encore le temps, même s’il passe vite. Quand je vois tous les champions de l’UFC, qui ont en majorité entre 30 et 35 ans, je me dis que ça va. Les défis, affronter les grands combattants, les meilleurs, c’est ce qu’on veut tous. Mais pour l’instant, je suis au KSW." Après douze combats (Mircea sera le treizième) et deux ceintures ramassées dans l’organisation polonaise, où "aller chercher des adversaires très bien classés pour Salah devient très compliqué" (Atch), le Français semble en avoir fait le tour. S’il décide d’y rester, les critiques d’une partie du public ne manqueront pas de tomber sur le thème du manque d’ambition. Une situation comprise par son clan.

"C’est ce qu’on voit sur les réseaux sociaux, pointe Atch. Ils en ont marre car ils connaissent le potentiel de Salah, ils le voient beaucoup plus haut, mais il y a le paramètre sportif et le paramètre de tout ce qui se passe autour. Une page peut se tourner très vite. Mais on fait en sorte que le livre reste ouvert le plus longtemps possible. Je pense que les internautes le comprendront. Ils veulent voir du spectacle. Moi, je veux que mon athlète soit le plus épanoui possible. C’est tout. Mais s’il me dit qu’il est déjà épanoui d’un point de vue financier, là, oui, allons détrôner le roi du MMA mondial. C’est peut-être bientôt le cas, on ne sait pas. C’est pour ça qu’on ne discute pas seulement avec les organisations mais aussi avec Salah. C’est lui qui choisit et qui aura le dernier mot. Il sait où il veut aller. Il a un objectif et il est parti pour l’atteindre."

Parnasse affirme qu’il ne sera pas déçu s’il ne peut pas se mesurer aux stars de l’UFC. Car il n’y a pas que cette dernière dans la vie. "Je peux affronter d’autres champions dans d’autres organisations, que ce soit au ONE ou au PFL. Pour moi, c’est la même chose. Je respecte tous les combattants. (…) On ne peut pas tous signer dans la même organisation. S’il y avait un tournoi tous ensemble pour désigner le meilleur, ce serait lourd." Un souhait impossible. Au contraire de celui d’aller combattre… en boxe anglaise. "C’est un de mes rêves. J’ai un grand talent en boxe. J’arrive à sparrer avec de grands boxeurs, à leur tenir tête, donc je me vois faire des petits combats en anglaise. Je sais que j’ai les capacités pour et que j’ai un bon niveau dans cette discipline. Si je pouvais faire ça en France, ce serait incroyable."

Et s’il profitait de sa fin de contrat au KSW et d’une période d’attente avant une nouvelle aventure pour le faire dans les semaines à venir? "Bien sûr que c’est possible, répond Atch. Et c’est peut-être aussi un petit peu le but. On se repose au mois d’avril, on attend de voir ce qui se passe, même si à mon avis ça va taper à la porte très vite, mais dans le cas contraire on organise à Paris soit un combat en boxe anglaise soit un combat en MMA via notre organisation 100% Fight. Le but, c’est qu’il combatte. On ne va pas laisser traîner avril-mai-juin sans rien faire. Ce sera soit un combat en boxe anglaise, soit un combat en MMA, soit un combat dans une organisation avec laquelle on aura signé d’ici là." Le suspense continue. Il ne devrait plus durer très longtemps. Mais d’ici là, Salahdine Parnasse a une ceinture à défendre devant les siens. Qui continueront de le suivre peu importe son choix pour la suite.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport