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UFC: "C’est un meilleur combat pour les fans", Fiorot prête pour le défi Andrade à Paris

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Alors qu’elle devait affronter l’Américaine Katlyn Chookagian pour la première de l’UFC en France le 3 septembre à Paris, Manon Fiorot sera finalement opposée à la Brésilienne Jessica Andrade, ancienne championne des pailles. La combattante française, numéro 6 du classement des mouches qui a l’objectif de détrôner la championne Valentina Shevchenko, se confie à RMC Sport les conséquences de ce changement pour "un combat un peu plus risqué" mais pour lequel elle affiche sa confiance.

Manon, vous deviez affronter Katlyn Chookagian à l’UFC Paris le 3 septembre mais votre adversaire sera finalement Jessica Andrade. Comment avez-vous réagi quand vous avez appris ce changement?

Au début, forcément, j’ai été un peu déçue car on se préparait pour Chookagian. Je m’étais imaginée ce combat contre elle, c’était la numéro 1 du classement donc c’était top pour moi. Mais après, à l’UFC, j’ai l’habitude. C’est mon troisième combat qui se passe comme ça, où on me change d’adversaire. Et après avoir réfléchi, Jessica Andrade, c’est un nom. Tout le monde la connaît, ce qui n’était pas forcément le cas avec Chookagian, et son style est beaucoup plus explosif. Pour le public français et pour mes fans, c’est un meilleur combat.

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Les commentaires autour de ce changement sont très positifs : les fans semblent préférer ce combat et le voient comme un défi plus grand…

C’est ce que j’ai vu aussi. A l’annonce du combat, j’ai vu que du côté des médias et des fans, ça s’agitait beaucoup plus, il y avait beaucoup plus d’interactions avec Andrade que ce qu’il y avait eu avec Chookagian. En plus, avec Chookagian, on aurait que c’était un combat gagné d’avance : tout le monde me voyait gagner alors que c’était quand même la numéro 1 du classement. Là, j’ai l’impression que ça fait plus de challenge. Et je préfère.

Sentez-vous que pour le public, si vous passez cette étape, c’est un message plus fort que de battre Chookagian?

Oui, c’est ça. Après, pour moi, pas forcément. Mais aux yeux du grand public, oui. Tout le monde connaît Jessica Andrade et surtout elle a été championne dans la catégorie d’en-dessous. C’est un vrai nom.

Jessica Andrade est plus petite, plus lutteuse, voyez-vous ce défi plus compliqué techniquement que contre Chookagian?

Non. Pas du tout. En fait, son arme principale, c’est vraiment sa puissance et sa lutte. Sauf que ça marche très bien pour sa catégorie. Pour les 52 kilos, elle est puissante et dangereuse. Mais pour moi, qui combats en 57 kilos, cette arme s’annule un peu. Je ne vois pas comment elle peut jouer sur la force avec moi. Après, forcément, c’est un combat un peu plus risqué. Elle a déjà terminé pas mal de combats alors que Chookagian ne l’avait jamais. On sait qu’elle a le pouvoir de KO et qu’elle peut finir un combat. Elle a aussi beaucoup de victoires par soumission. Pour moi, le truc principal, c’est que tout ce qu’elle fait est en puissance et en force. Elle est beaucoup moins technique que Chookagian, par exemple

On suppose que vous aviez déjà commencé le travail spécifique pour Chookagian. Qu’est-ce que cela va changer dans votre approche du combat?

On avait un gameplan totalement différent, on avait commencé à travailler sur des adversaires du gabarit de Chookagian. Mais on est encore loin du combat donc je peux changer complétement le style et la stratégie du combat. Il nous reste encore deux mois. Les sparrings n’ont plus rien à voir avec ceux d’avant. On était sur des gens assez propres, avec une bonne technique en anglaise, des déplacements. Là, l’adversaire est beaucoup plus petite, elle fait 1,58 mètre, donc le gameplan va complétement changer et on va prendre des sparrings beaucoup plus petites, qui foncent, qui vont à la bagarre et qui rentrent dedans. Ça n’a rien à voir. C’est plus compliqué à trouver, d’ailleurs, c’était plus facile pour celles correspondant à Katlyn.

Peut-on s’attendre à un combat plus tactique que contre Chookagian?

Je pense que ça aurait été plus ennuyeux avec Chookagian car elle touche, elle touche, elle sort, elle se déplace. Ça aurait peut-être été un beau combat mais ça aurait été à moi d’avancer pour chercher le KO. C’était plus à moi d’aller la chercher. Avec Andrade, ça va être plus facile. C’est elle qui va rentrer et moi qui vais contrer ou rentrer. Je peux aussi bien lutter. On n’a pas encore vraiment de gameplan mais je peux tout faire. En fait, je pense qu’il va falloir vraiment être vigilante sur le premier round. Elle va tout donner sur ce premier round. Sur ce premier round, je vais peut-être plutôt me déplacer et faire attention. Et moi je vais accélérer sur le deuxième et le troisième.

Votre coach, Aldric Cassata, nous a dit que vous n’aviez pas été inquiète à l’annonce de ce changement, que vous lui aviez dit: "Si on veut battre Shevchenko, il faut battre Andrade"…

C’est ça. En fait, ça ne change rien. Sur le coup, c’est vrai, je me suis dit : ‘Ah ouais, Andrade…’ Mais après, je me suis dit que c’était bien. Pour battre Valentina, il faut battre toutes les autres avant. Si je ne suis pas capable de battre Andrade, ça ne sert à rien que j’aille combattre Valentina. C’est un très bon premier test. En plus, vu que c’est déjà un nom, ça met quand même une petite pression et je pense que c’est le combat parfait avant Valentina.

Ce sera votre premier combat professionnel de MMA en France, et ce sera devant une salle comble dans la célèbre enceinte de Bercy. Avez-vous déjà ça en tête?

Forcément, j’y pense. C’est obligé. Mais quand je réfléchis, je me dis que j’ai l’habitude de combattre dans une salle de 20.000 personnes. La seule différence, c’est que là, le public va être avec moi. Donc ça ne peut être que du plus. Je l’attends, bien sûr. Je me l’imagine déjà et jai hâte.

Allez-vous effectuer un travail de mentalisation pour préparer ça et ne pas vous faire rattraper les émotions?

Oui, forcément. Moi, déjà, j’y pense. Mais je fais ça pour tous mes combats. J’imagine toujours comment ça va se passer quand je vais rentrer, je me demande si le public va être avec moi. Mais je sais que quand le combat va commencer, tout ça, je vais un peu l’oublier. A part si à un moment le combat devient difficile, que je me fais toucher, où ça va peut-être m’aider. Mais une fois que le combat débute, je ne pense plus à rien, je suis dans mon combat et il peut y avoir n’importe qui dans le public, c’est pareil.

Si un néophyte du MMA nous lit, que pouvez-vous lui promettre pour cette soirée du 3 septembre et la première de l’UFC en France?

Ça va être une très, très grosse soirée. Il y a certains des meilleurs combattants européens, Ciryl Gane en main event chez les poids lourds. Et de mon côté, je vais essayer bien sûr de faire un combat spectaculaire et de finir le combat. C’est ce dont j’ai envie.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport