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UFC: du pionnier Gracie à l’étoile McGregor, les 10 plus grandes stars de l’histoire

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Opposé à Francis Ngannou pour la couronne des lourds ce week-end en combat principal de l’UFC 270 (sur RMC Sport), Ciryl Gane peut devenir le premier combattant français sacré champion incontesté dans la principale organisation de MMA à travers la planète. En près de trente ans d’existence, l’UFC a produit de nombreuses stars. Tour d’horizon des plus célèbres.

Ils appartiennent souvent au passé et ne montent plus dans l’octogone pour la plupart. Quand on veut dresser une liste des plus grandes stars de l’histoire de l’UFC en près de trente ans d’existence (premier événement en novembre 1993), le passé vous agrippe et ne vous lâche plus. Dans une discipline longtemps mal vue et qui a dû grandir pour s’imposer dans la conscience du grand public, ceux qui ont essuyé les plâtres et bâti le chemin vers la popularité XXL de l’UFC ont forcément une place à part – et méritée – dans le cœur de fans sur qui la nostalgie marche à plein. On aurait pu en citer beaucoup tant ils sont nombreux à mériter une mention. Mais il a fallu en choisir dix. Alors, à l'heure où la France peut connaître un premier champion dans cette organisation si Ciryl Gane bat Francis Ngannou ce week-end lors d'un très attendu UFC 270, quelles sont les stars les plus importantes de l’histoire de l’UFC? Revue d’effectif, non exhaustive et sans véritable ordre.

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Brock Lesnar (Etats-Unis)

On a commencé par lui pour faire hurler les puristes. Sur le plan sportif, que l’on parle technique ou bilan (4-3 et un "no contest" à l’UFC), Brock Lesnar est sans doute le pire champion de l’histoire des lourds de la célèbre organisation de MMA. Mais sa personnalité hors normes en fait un incontournable. Quand il débarque à l’UFC en 2008, le passé à la WWE de l’ancien champion universitaire de lutte en fait déjà une superstar aux yeux des fans de catch qui vont venir suivre ses aventures en MMA. En quatre combats, et malgré une défaite pour commencer, il devient champion des lourds en battant le légendaire Randy Couture à l'UFC 91, premier pay-per-view de l'histoire de l'organisation à atteindre au moins un million de ventes.

Son discours post-victoire à l’UFC 100, où il évoque sous les huées son envie de boire une autre marque de bière que celle sponsor de l’UFC et annonce le programme quand il retrouvera sa femme le soir-même après avoir défendu sa ceinture contre le champion intérimaire Frank Mir (celui qui l’avait battu pour ses débuts), est passé à la postérité. Détrôné par Cain Velasquez et écrasé par Alistair Overeem, les deux fois au premier round, il reviendra quatre ans et demi plus tard, à l’UFC 200, pour une victoire sur Mark Hunt… transformée en "no contest" pour un contrôle antidopage positif. L'UFC 100, très symbolique pour l'organisation et où il était dans le combat principal, est longtemps resté le pay-per-view le plus vendu de l'histoire de l'UFC (jusqu'à l'arrivée de Conor McGregor, en gros). Cinq des huit pay-per-views auxquels il a participé, dont l'UFC 200 en co-combat principal, ont dépassé le million de ventes. Il est le seul combattant masculin à avoir été champion à l’UFC et à la WWE (où les résultats sont écrits à l'avance), où il évolue toujours aujourd’hui.

Brock Lesnar (au-dessus) lors de son combat pour le titre face à Frank Mir lors de l'UFC 100 en juillet 2009
Brock Lesnar (au-dessus) lors de son combat pour le titre face à Frank Mir lors de l'UFC 100 en juillet 2009 © AFP

Randy Couture (Etats-Unis)

On aurait pu placer ici son compatriote B.J. Penn, chouchou des fans pour l’excitation générée par ses combats et champion dans deux divisions (welters et légers). Mais on lui a préféré Randy Couture, autre monstre de popularité. Celui qui débute sa carrière en MMA par la victoire dans le tournoi des lourds de l’UFC 13 en 1997 va devenir le premier champion dans deux catégories (lourds et lourds-légers) de l’histoire de l’UFC. A plusieurs reprises, il va aussi renaître de ses cendres quand on le pensait fini. Sa trilogie avec Chuck Liddell, pour une victoire et deux défaites, est restée dans les mémoires. Trois fois champion chez les lourds et deux fois chez les lourds-légers (plus un titre intérimaire), il affiche le plus grands nombre de règnes de l’histoire de l’UFC avec six. Il est aussi le plus vieux champion de l’histoire de l’UFC, sacré à 43 ans avec sa victoire sur Tim Sylvia en 2007, et le seul combattant à avoir été titré après être entré au Hall of Fame de l’organisation. Il est enfin le seul combattant de l’histoire à avoir repris un titre perdu à trois reprises (deux fois chez les lourds, une chez les lourds-légers) et possède avec Stipe Miocic le record de victoires dans des combats pour le titre des lourds avec six. Il est à l’origine de la création des salles Xtreme Couture, là où un certain Francis Ngannou s’entraîne du côté de Las Vegas.

Royce Gracie (Brésil)

S’il faut désigner un seul pionnier, c’est lui. Petit frère de Rorion, le co-créateur de l’UFC avec le businessman Art Davie, Royce Gracie est choisi par son aîné pour représenter la célèbre famille brésilienne dans le premier événement de l’organisation, un tournoi entre spécialistes de différents arts martiaux sans catégories de poids et presque sans aucune règle. Après trois combats, il en sort grand vainqueur, démontrant la supériorité de son jiu-jitsu brésilien peu importe l’adversaire en face. Il remportera ensuite les tournois de l’UFC 2 et l’UFC 4, abandonnant sur fatigue après sa victoire au premier tour lors de l’UFC 3. Lors de l’UFC 5, il prend part au premier combat hors tournoi de l’UFC, ce qui deviendra ensuite la norme, avec le "Superfight" contre son rival Ken Shamrock qu’il avait battu en demi-finale de l’UFC 1… et qu’il croisera encore pour son dernier combat en carrière en février 2016 au Bellator (victoire sur TKO). Membre du Hall of Fame de l’UFC, il est considéré comme l’un des personnages les plus influents de l’histoire du MMA et de l’organisation américaine, où sa science du combat a beaucoup fait pour populariser l’action au sol.

Chuck Liddell (Etats-Unis)

On aurait encore pu en mettre un autre, son rival Tito Ortiz en l’occurrence, lui aussi ultra populaire, mais ses deux victoires sur ce dernier nous ont poussé à privilégier Chuck Liddell. Il faut dire qu’il le mérite bien. "The Iceman" a longtemps été la plus grande star de l’UFC, celle qui a en partie fait basculer l’image de l’organisation et du MMA pour les faire exister aux yeux du grand public américain avec son style ultra spectaculaire. Sa trilogie avec Randy Couture, qu’il a détrôné en 2005 pour le titre des lourds-légers qu’il défendra ensuite quatre fois (dont une contre Couture et une contre Ortiz), est inscrite dans le livre d’histoire de l’UFC, tout comme ses deux combats contre Ortiz – il y en aura un troisième en… 2018, à près de cinquante ans, via Golden Boy Promotions et Oscar De La Hoya, mais autant ne pas insister sur cette mascarade – qui font partie des chocs qui ont entraîné le plus d’attente et d’attention derrière eux à cette époque. Onze ans et demi après son dernier combat à l'UFC, il reste celui qui a infligé le plus de KO (10) dans la catégorie des lourds-légers. Il est membre du Hall of Fame de l’UFC, qu'il avait représentée lors d'un tournoi de la légendaire organisation japonaise PRIDE en 2003 (défaite en demi-finale). Mais comme beaucoup, il a trop prolongé sa carrière avec six défaites lors de ses sept derniers combats.

Khabib Nurmagomedov (Russie)

Le Daghestanais a mis du temps à arriver en pleine lumière. Mais il a fini par la trouver, et elle était resplendissante. Invaincu en carrière (29-0 dont 13-0 à l’UFC), "The Eagle" va encore plus loin: l'homme qui s'entraînait avec un ours à mains nues dans sa jeunesse n’a pratiquement pas perdu un round, à part un contre… Conor McGregor en 2018. Un combat qui reste comme le plus médiatisé – et le plus vendeur en pay-per-view – de l’histoire de l’UFC et qui a fait de celui qui a longtemps combattu dans des organisations régionales une superstar à travers la planète, même après la bagarre générale qu’il a déclenchée en dehors de l’octogone après sa victoire. Les insultes contre sa famille et sa religion sorties de la bouche de l’Irlandais et la façon dont il lui a fermé le clapet dans la cage en ont fait un héros pour ceux qui n’aimaient pas Conor.

Tout sauf un adepte du trash-talking, ce spécialiste de la lutte et du sambo venait faire son travail de sape au sol et repartait les bras levés. La mort de son père et entraîneur, Abdulmanap, a précipité sa retraite sportive en 2020, alors qu’il venait de défendre sa ceinture des légers – catégorie dont il détient le record du plus long règne avec 1077 jours – pour la troisième fois. Il était alors numéro 1 au classement pound-for-pound (toutes catégories confondues) de l’UFC. Mais il reste présent dans l’organisation américaine où ses élèves comme Islam Makhachev montrent que coach Khabib sait de quoi il parle. Premier représentant de sa religion champion à l’UFC, il est une icône dans le monde musulman et en Russie, où il est la personnalité la plus suivie sur Instagram (32,5 millions, seul McGregor fait mieux chez les combattants de MMA).

Khabib Nurmagomedov (position supérieur) lors de son combat contre Conor McGregor en octobre 2018
Khabib Nurmagomedov (position supérieur) lors de son combat contre Conor McGregor en octobre 2018 © Icon Sport

Georges St-Pierre (Canada)

Son nom est un incontournable du débat sur le "GOAT" (Greatest Of All Time, le meilleur de tous les temps) de l’UFC. En vingt-huit combats en carrière, ses deux seules défaites ont été vengées. Il n’en connaîtra qu’une seule sur ses vingt derniers combats, une surprise XXL pour sa première défense du titre des welters en 2007 contre Matt Serra, et terminera sa carrière sur treize succès de rang. Après avoir repris sa couronne en mettant Serra TKO un an plus tard, "GSP" la défendra neuf fois avant de prendre sa retraite en 2013… pour revenir quatre ans plus tard battre Michael Bisping et s’offrir une ceinture dans une deuxième catégorie, les moyens. Il possède le troisième plus long règne de l’histoire de l’UFC en termes de nombre de jours (2064) ou de défenses consécutives (neuf) et le deuxième plus grand nombre total de règnes avec quatre (trois titres incontestés, un titre intérimaire). Si Kamaru Usman continue de se rapprocher à chaque sortie, il reste bien le meilleur welter de l’histoire de l’UFC et du MMA. Nommé athlète canadien de l’année en 2008, 2009 et 2010 par la chaîne Rogers Sportsnet, il est membre du Hall of Fame de l’UFC.

Anderson Silva (Brésil)

S’il a gâché son bilan avec une fin de carrière plus que compliquée, Anderson Silva fait lui aussi partie des discussions sur le "GOAT". Sa façon de détruire la concurrence, avec un style flashy et ultra spectaculaire, a marqué les esprits pendant des années. De sa conquête de la ceinture des moyens contre Rich Franklin en octobre 2006 à sa perte surprise du titre face à Chris Weidman en juillet 2013, il a écrasé la concurrence sur son chemin et signé le pluys long règne de l’histoire de l’UFC: 2457 jours et dix défenses de titre consécutives (ce dernier record a depuis été battu par Demetrious Johnson, qui aurait mérité de faire partie de cette liste sur ses accomplissements sportifs mais qui n’a jamais accroché le public). Sa série de seize victoires de rang dans cette période reste le record UFC, même si Kamaru Usman n’est plus qu’à une marche avec quinze. Il a grandement participé à l’explosion de la popularité de l’UFC au Brésil, pays où le combat libre est une institution, au tournant des années 2000-2010. Mais il a un peu gâché son héritage avec une seule victoire lors de ses neuf derniers combats à l'UFC.

Jon Jones (Etats-Unis)

Si on était méchant, on dirait qu’il est le Lance Armstrong du MMA. Pas au même niveau, certes, mais il y a quelque chose. Sur le plan sportif, rien à dire: Jon Jones, deux fois sacré chez les lourds-légers, est un excellent choix dans le débat sur le "GOAT". Plus jeune champion de l’histoire de l’UFC à 23 ans et 243 jours quand il prend la ceinture en mars 2011, "Bones" aurait dû présenter un bilan immaculé en carrière sans une défaite qui n’en était pas une contre Matt Hamill en 2009 (disqualification sévère pour des coups de coude illégaux). L’enchaînement de victoires sur Mauricio Rua (champion en titre), Quinton Jackson (ancien champion), Lyoto Machida (ancien champion), Rashad Evans (ancien champion), Vitor Belfort (ancien champion et ancien vainqueur du tournoi des lourds à l’UFC 12), Chael Sonnen (ancien challenger des lourds-légers et des moyens), Alexander Gustafsson (ancien triple challenger), Glover Teixeira (actuel champion des lourds-légers) et Daniel Cormier (futur double champion des lourds et des lourds-légers) n’a sans doute aucun équivalent dans l’histoire de l’organisation américaine.

Souci? De multiples problèmes en dehors de la cage et plusieurs contrôles antidopage positifs, même s’il y a débat sur la nature des produits sur ce dernier plan, lui ont coûté le titre à plusieurs reprises. Après avoir abandonné sa ceinture à l’été 2020, après deux dernières défenses décevantes, il est entré en guéguerre avec le patron exécutif de l’UFC Dana White sur sa rémunération et prépare sa montée les lourds, sans doute pour 2022, où il souhaite défier le champion – Ngannou ou Gane, donc – pour apporter une pierre supplémentaire à son héritage sportif. De quoi marquer un peu plus l’histoire. Mais personne n’oubliera le reste.

Jon Jones, le champion des lourds-légers de l'UFC, lors de son combat contre Thiago Santos en juillet 2019
Jon Jones, le champion des lourds-légers de l'UFC, lors de son combat contre Thiago Santos en juillet 2019 © AFP

Ronda Rousey (Etats-Unis)

Elle est la seule femme de la liste. Mais elle mérite d’être très haut. Sans "Rowdy", c’est simple, la place des femmes à l’UFC – où elles sont placées dans des main events (combats principaux) et sur la même grille de rémunération que les hommes, ce qui est trop rare dans le sport de haut niveau – ne serait pas la même. Elles seraient en tout cas arrivées moins vite. Dana White a longtemps répété que les combattantes n’avaient pas leur place dans son organisation. Mais le pouvoir de star de l’ancienne médaillée de bronze olympique en judo (2008) et sa popularité hors normes l’ont poussé à promouvoir la championne des coqs de l’organisation Strikeforce, rachetée par la maison-mère de l’UFC Zuffa LLC en 2011, en championne UFC pour lui faire disputer le premier combat féminin de l’histoire de l’organisation en février 2013 contre Liz Carmouche. Elle signera six défenses de titre, un record qui tient toujours dans cette catégorie après la défaite surprise d’Amanda Nunes contre Julianna Pena en décembre dernier, en enchaînant les soumissions sur clé de bras et les KO, toujours au premier round (à part une fois).

En 2014-2015, alors qu’elle enchaîne les succès et avant l’arrivée en pleine lumière de McGregor, elle est la plus grande star de l’UFC, courtisée par Hollywood, en Une des magazines, invitée des talk-shows et même en couverture de… The Ring, le magazine de référence de la boxe. A l’époque, un sondage signé ESPN la classe même "meilleure athlète féminine de l’histoire"! Sa chute inattendue contre Holly Holm en novembre 2015 et la correction infligée par Nunes en décembre 2016 ont mis un terme à sa carrière en MMA, son chemin poursuivant dans le catch pour devenir la première combattante championne à la fois à l’UFC et à la WWE, où elle aura aussi participé au premier main event féminin de l’histoire de WrestleMania, le plus gros événement annuel de la WWE, et la première femme en tête d’affiche de pay-per-views dans les deux organisations. Elle sera la première femme à rejoindre le Hall of Fame de l’UFC en 2018. Elle aura à jamais changé la face du MMA.

Conor McGregor (Irlande)

Même si vous n’avez jamais regardé un combat de MMA à l’UFC, vous connaissez son nom. Il n’y a aucun doute sur l’identité de la plus grande star de l’histoire de l’organisation américaine. Il y a bien Conor McGregor et les autres. Double champion au Cage Warriors (plumes et légers), il débarque à l’UFC en 2013 et va signer un incroyable run de sept victoires qui le place au sommet de la pyramide de la popularité grâce à sa grande gueule machine à punchlines et sa capacité à prévoir l'issue des combats et qui se conclut par une victoire sur le Brésilien José Aldo, invaincu depuis dix ans, pour la ceinture des plumes en… treize secondes. Un an plus tard, et après une défaite contre Nate Diaz tout de suite vengée, "The Notorious" devient double champion en battant Eddie Alvarez pour la ceinture des légers dans une salle en fusion pour la première de l’UFC au Madison Square Garden de New York. Sa popularité est à son paroxysme.

Ses huit derniers combats font partie des dix pay-per-views les plus vendus de l’histoire de l’UFC, avec les six premières places pour lui dont le choc face à Khabib Nurmagomedov en 2018 qui est un record global en MMA (2,4 millions de ventes). Sa seule incursion dans la boxe, pour affronter Floyd Mayweather à l’été 2017, lui offre une place dans le deuxième pay-per-view le plus vendu de l’histoire des sports de combat (4,3 millions) derrière Mayweather-Pacquiao. Ces derniers mois, il a été placé en tête du classement Forbes des athlètes les mieux payés de la planète, une première pour un combattant de sa discipline, avec 180 millions de dollars engrangés sur une année en grande partie grâce à son business extérieur (sa marque de whiskey qui cartonne). Si quelques affaires en dehors de la cage et sa déchéance sportive – une seule victoire dans la cage depuis fin 2016, en janvier 2020 contre le vieillissant Donald Cerrone – ont entamé sa légende, aucune étoile n’a plus brillé en termes de popularité dans l’histoire de l’UFC, la preuve avec ses 43,7 millions d'abonnés sur Instagram. L'UFC lui doit une fière chandelle, et elle le montre depuis, pour l’avoir aidée à se développer auprès du grand public et lui avoir permis d’être renvendue pour 4 milliards de dollars au groupe WME-IMG à l’été 2016.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport