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UFC: Manon Fiorot, la quête du Graal en duo

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Manon Fiorot affronte ce samedi soir (en direct et en exclusivité à partir de 21h30 sur RMC Sport 2) Jennifer Maia, numéro quatre de la catégorie, dans un combat qui la rapprochera à grands pas d’une chance pour la ceinture des mouches en cas de victoire. Une conquête des sommets partagée avec son coach, manager et compagnon, Aldric Cassata, dans un duo qui fonctionne main dans la main et qui fait leur force.

Dans sa quête de la ceinture des mouches de l’UFC, Manon Fiorot peut compter sur son immense talent mais aussi une équipe solide du côté du Boxing Squad de Nice. La combattante française, qui affronte Jennifer Maia ce samedi soir à Colombus (Ohio) et se rapprochera à grands pas d’un choc pour le titre en cas de victoire, peut par exemple s’appuyer sur un certain Kristof Midoux, ancien combattant UFC et "mentor" de la légende Georges St-Pierre. "Il m’apporte de la force et de la bonne énergie. Il me donne des conseils, me raconte des anecdotes du passé. Pendant le combat, entendre sa voix me rassure."

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"Avec son passé et le fait qu’il a été dans le coin de beaucoup de champions, il est rassurant pour Manon, complète Aldric Cassata, entraîneur de la Niçoise. C’est vraiment un personnage entier, qui donne beaucoup d’énergie et d’émulation dans ce qu’il fait. Il crédibilise aussi le truc car l’UFC le connaît. Quand ils l’ont vu dans le coin de Manon la première fois, ils ont dû se dire: 'OK, c’est lourd'. Beaucoup de monde a dû penser ça." Voilà pour Midoux. Mais avec sa triple casquette, coach, manager mais aussi compagnon, le rôle de Cassata est le plus fondamental.

Avec une question: comment dissocier vie professionnelle et vie privée quand on partage les deux? Si les deux regardent beaucoup de MMA à la maison, passion commune pour la discipline oblige, les tensions possibles à l’entraînement ne pénètrent pas dans le domicile. "On arrive vraiment à faire la part des choses, explique Fiorot, qui a commencé à travailler avec lui quand elle a poussé la porte de sa salle fin 2016-début 2017. Aldric est dur à l’entraînement donc ça peut arriver qu’on se prenne la tête à la salle mais franchement, une fois qu’on arrive à la maison, on oublie et on parle d’autre chose."

"Sans lui jeter des fleurs, c’est uniquement grâce à elle, ajoute Cassata. Je suis assez dur à l’entraînement, ceux qui ont déjà travaillé avec moi peuvent confirmer, et même si ça arrive de moins en moins, quand tu te fais crier dessus pendant une heure et que tu arrives quand même à faire abstraction de ça une fois la porte du domicile passée, c’est qu’elle est vraiment capable de dissocier les deux. Je suis celui qui peut réprimander et rôle de celui qui critique est toujours beaucoup plus simple que le rôle de celui qui est critiqué. C’est vraiment grâce à elle que ça tient la route. Et on arrive à ne plus du tout se prendre la tête."

Même si la chose n’est pas toujours facile quand il faut perdre du poids, "le truc le plus difficile avant un combat" pour Fiorot, "une épicurienne qui aime bien manger même s’il n’y a aucun écart dans son alimentation" dixit Cassata. "Quand je commence à moins manger et à être fatiguée, c’est plus dur, sourit la combattante. Au début, ce n’était pas facile mais il a fait beaucoup d’efforts par rapport à ça. Il le gère beaucoup mieux, il est beaucoup plus calme et il m’apaise et ça se passe bien. J’ai beau être stressée, crier dans tous les sens, c’est lui qui me rassure. On a commencé à prendre nos marques au fur et à mesure. C’est l’expérience qui rentre. Être en couple, c’est vraiment une force."

Qui sera encore multipliée si Fiorot doit faire face à un moment difficile dans la cage. "Le jour à ça va être dur, où il y aura un problème, le fait qu’il soit là va vraiment aider. Il me connaît par cœur donc il saura quoi me dire, quoi faire. Il sait dans quel état je suis au moment où je combats donc c’est beaucoup plus facile." A l’inverse, la Niçoise peut voir de ses yeux l’énorme travail abattu par son coach au-delà des heures à la salle. "Quand elle voit ce que je fais à la maison, l’investissement que je mets là-dessus, il y a un énorme rapport confiance, explique Cassata. Elle sait que je vais regarder soixante-dix combats de son adversaire, elle le voit. Parfois, elle sort de la chambre en pleine nuit pour aller boire un verre d’eau et elle me trouve réveillé en train de regarder un combat de son adversaire. Si je lui dis un truc entre deux rounds, elle va y croire à 100% car elle sait que je m’implique autant qu’elle dans sa carrière et que je fais le boulot."

Quand il a commencé à l’entraîner, Cassata a très vite prédit de grandes choses à Fiorot dans le MMA. Le temps lui a donné raison. La marque, aussi, d’une implication totale de sa combattante. "Dans sa façon d’aborder le truc, elle a compris que ce n’était plus un loisir où on peut se permettre de ne pas avoir envie un jour, précise le coach. A un moment, elle pouvait un peu arriver dans ce délire-là. Mais depuis sa signature à l’UFC, et même un petit peu avant, ce sont des choses qui n’arrivent plus." Leur destin est lié à tous les niveaux. Jusqu’au choix de Fiorot de faire perdurer sa carrière jusqu’à "trente-cinq, trente-six ans maximum" avec l’idée "d’autres projets avec Aldric ensuite".

"C’est elle l’athlète donc la décision lui appartenait, raconte Cassata. Envisager de faire un enfant à 36 ans est aujourd’hui une chose commune et sensée. J’ai juste validé quelque chose qui venait d’elle. Du moment qu’elle s’éclate dans la vie, c’est tout ce qui compte pour moi. Tu ne peux pas décider de la fin de carrière pour un athlète. Et si elle veut prolonger de six mois derrière, je ne lui dirai surtout pas non car je sais ce que ce manque peut faire." Et de conclure dans un éclat de rire: "On va citer Grand Corps Malade: 'On a fait ça d’un commun accord, mais elle était plus d’accord que moi'." Avec leurs liens, Aldric est le mieux placé pour raconter Manon. Dans toutes ses facettes. "Manon l’athlète est une athlète vraiment hors du commun, qui a mon sens aurait pu performer dans n’importe quel sport si elle l’avait voulu vu ses capacités et son investissement. Quant à la femme, on va donner trois mots: déterminée, volontaire et très, très attachée au souci du détail." Il pourra peut-être en rajouter deux un jour: championne UFC.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport