UFC: "Sa hype ne durera pas", Fiorot vise Blanchfield pour son retour après la chute de Shevchenko

"Choquée". Comme le monde du MMA, Manon Fiorot a eu du mal à croire à ce qu’elle voyait. Après plus de quatre ans de règne et sept défenses de titre victorieuses chez les mouches, Valentina Shevchenko a été détrônée par Alexa Grasso le week-end dernier lors de l’UFC 285. Un tremblement de terre qui chamboule tout dans la catégorie. Numéro 1 du classement des challengers avant ce combat (elle est passée numéro 2 derrière Shevchenko), la Niçoise aurait dû être celle qui affrontait la championne à Las Vegas sans son opération au genou suite à sa victoire contre Katlyn Chookagian en octobre dernier. Fiorot rêvait d’être celle qui allait faire chuter la reine Valentina. Ce ne sera pas le cas.
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Mais la mission reste la même: prendre la ceinture et devenir la première représentante tricolore championne incontestée à l’UFC, hommes et femmes confondus. "Franchement, au début, j’étais déçue, confie Fiorot à RMC Sport. Car je me suis dit que ce n’était pas moi qui allait la battre. Mais après réflexion, peu importe. (…) Même s’il y a une revanche et qu’il faut attendre, l’essentiel pour moi est de prendre la ceinture. Peu importe qui se trouve en face." La chute d’une Shevchenko "plus aussi dominante qu’avant" ouvre le champ des possibles. Avec plusieurs noms en train de renouveler la division: Fiorot et Grasso, donc, mais aussi Taila Santos, Erin Blanchfield ou Casey O’Neill. De quoi aiguiser encore plus l’appétit de "The Beast".
"La catégorie est encore mieux car il y a de plus en plus de nouvelles filles qui arrivent, de plus en plus fortes, et c’est maintenant qu’il va falloir prendre la ceinture et la garder. Ça va être encore plus fort qu’avant. Les filles d’avant, celles que Valentina a prises pour défendre son titre, j’en ai déjà battu deux. Le combat contre Jennifer Maia, franchement, je m’attendais à quelque chose de plus fort. Au final, c’était un de mes combats les plus faciles. Chookagian, je l’ai battue avec presque deux genoux en moins. Au final, pour moi, c’est une motivation en plus. J’ai vraiment hâte de revenir et de battre toutes ces nouvelles filles, qui sont encore plus fortes que les anciennes."
Toujours en convalescence pour son genou droit, ce qui lui a également permis de s’occuper du gauche dont elle souffrait depuis longtemps (mal remise d'une opération du ligament croisé il y a quelques années), Fiorot envisage toujours un retour "à la fin d’été-début septembre". "Je vais vraiment arriver à 100%, avec mes deux genoux cette fois, et ça va changer beaucoup de choses pour moi, pour ma préparation, pour ma lutte et mon grappling car ça me gênait beaucoup d’avoir cette douleur au genou gauche. Je vais enfin arriver à mes prochains combats à 100% de mes capacités." La deuxième édition de l’UFC Paris, qui pourrait se faire en septembre ou octobre selon la rumeur, semble parfaite pour un retour.
Avec une revanche entre Grasso et Shevchenko déjà dans les tuyaux (les deux sont d’accord, l’UFC aussi), la perspective de combattre pour le titre dès son retour s’éloigne. Pas grave. Au contraire. "Pour moi, c’est parfait. Ça me laisse un combat de reprise. C’est très bien que ça se passe comme ça." Avant de penser couronne, pour laquelle elle explique qu’elle se tiendra prête en cas de forfait de Grasso ou Shevchenko, il faudra donc passer par un autre challenge. Avec un nom dans le viseur, celui de la quatrième du classement des challengers, l’Américaine qui monte et portée par une belle hype médiatique.
"On s’est dit que ce serait une possibilité d’affronter Erin Blanchfield ou Taila Santos. Franchement, les deux sont bien. Mais j’ai particulièrement envie d’affronter Blanchfield par rapport à toute cette hype autour d’elle alors que pour moi, elle n’a pas encore fait ses preuves. J’ai envie de lui montrer ce que c’est le top de la catégorie, une vraie fille de 57 kilos, car pour l’instant elle n’a selon moi pas affronté des filles avec un gros physique. Elle vient de combattre Jessica Andrade, qui a été pesée en-dessous de la limite le jour du combat et qui a accepté le combat une semaine avant. Elle sortait d’un combat donc elle n’était absolument pas préparée, et elle a aussi expliqué qu’elle avait eu un problème pendant ce combat, qu’elle avait eu du mal à respirer. J’aimerais bien affronter Blanchfield pour lui montrer ce que c’est quelqu’un de préparé et quelqu’un du top de la catégorie."
Et Fiorot d’enfoncer le clou du défi lancé: "Il y a un moment où il faut affronter les filles et gagner contre elles. Ils avaient fait pareil avec Maycee Barber. Ils l’ont hypée et hypée jusqu’à ce qu’elle perde et que ce soit fini. Cette hype autour de Blanchfield va durer jusqu’à temps qu’elle m’affronte, au pire. Donc elle ne va pas durer. (Rires.) Elle est très forte, et elle sera peut-être championne un jour, je ne dis pas le contraire, mais après moi." L’idée est simple: battre Blanchfield dans quelques mois avant un combat pour le titre, peu importe face à qui.
"En début d’année prochaine, ça me paraît bien, oui. Après, si c’est un peu plus tard, ça me va aussi, pour avoir le temps de faire un gros camp d’entraînement. Il faut aussi qu’il n’y ait pas de blessure sur mon prochain combat. Mais l’idéal serait d’enchaîner assez vite vers la chance pour le titre." Les mésaventures de Ciryl Gane, battu en deux minutes par Jon Jones le week-end dernier pour le titre incontesté des lourds, l’incitent-elles à ne pas se presser avant la conquête du Graal? "Mais c’est toujours pareil: c’est si on a le choix. Avec l’UFC, on n’a pas beaucoup de choix. Ce sont eux qui vont décider. Mais pour l’instant, les choses se déroulent bien pour moi du coup. Le timing va être bon quoi qu’il arrive."
Désormais meilleure chance française de titre à l’UFC à court terme, la Niçoise pourrait ressentir une forme de pression avec le poids du MMA tricolore sur les épaules. Mais "The Beast" voit plus la chose comme une source de motivation. "C’est plus une envie en plus. Mais je me suis dit qu’il ne fallait pas se louper. Vu la haine qu’il y a en ce moment sur les réseaux sociaux après la défaite de Ciryl, je vais m’entraîner très dur car il ne faut pas se louper." On peut lui faire confiance pour ça. Travailleuse infatigable et appliquée, Manon Fiorot donnera tout pour atteindre son objectif.