"Mon corps n'est pas à la hauteur": stupeur au Japon, le dernier grand maître sumo annonce sa retraite

Terunofuji sur le ring lors du Grand Tournoi du Nouvel An, le 14 janvier 2025 - AFPForum
Terunofuji, l'un des plus grands noms du sumo, a annoncé prendre sa retraite, ce vendredi, marquant ainsi une étape historique pour ce sport japonais. Pour la première fois en 30 ans, le sumo se retrouve sans yokozuna, son rang suprême.
Le combattant d'origine mongole, naturalisé japonais, a officialisé sa retraite après avoir renoncé à participer au Grand Tournoi de sumo du Nouvel An, en cours à Tokyo. "J'ai l'impression que mon corps n'est pas à la hauteur et j'ai donc décidé de prendre ma retraite", a-t-il expliqué, soulignant les blessures qui ont entravé sa carrière.
"Le corps et l’esprit ne sont pas en pleine forme"
À 33 ans et après 14 années de luttes éprouvantes, Terunofuji a confié sa volonté de se consacrer désormais à la formation de jeunes lutteurs. "J'ai tout donné mais lors de ce tournoi je n'ai pas été en mesure de faire ce que j'aurais voulu, et il ne faut pas entrer sur le ring si le corps et l'esprit ne sont pas en pleine forme", a-t-il déclaré en conférence de presse. Avec ses dix titres de champion, il était le seul yokozuna encore en activité.
L'avenir du rang de yokozuna est désormais incertain. Un autre lutteur mongol, Hoshoryu, pourrait accéder à ce statut si sa performance au tournoi du Nouvel An continue de convaincre. À ce jour, il affiche un bilan de quatre victoires pour une défaite après cinq jours de compétition. Si Hoshoryu échoue, le Japon se retrouvera sans yokozuna pour la première fois depuis mars 1993.
Futur entraineur
Promu yokozuna en 2021, Terunofuji, qui a lutté avec plusieurs blessures et des problèmes de santé, dont le diabète, n’a participé qu'à deux des six tournois de l'année dernière. Depuis la retraite du légendaire Hakuho en septembre 2021, qui cumulait 45 victoires, Terunofuji était le dernier yokozuna en activité : "Quand je suis devenu un yokozuna, je savais que je ne continuerai pas la lutte pendant très longtemps. Mais, les fans, et d'autres personnes m'ont soutenu et m'ont encouragé, et rien que ça, ça m'a fait continuer ", a-t-il souligné.
Originaire d'Oulan-Bator, Terunofuji, de son vrai nom Gantulgyn Gan-Erdene, se projette désormais dans une nouvelle carrière d'entraîneur. "Je veux former des lutteurs sincères, qui ne mentent pas, qui ne cèdent pas", a-t-il précisé enthousiaste.
Avec seulement 73 lutteurs ayant atteint ce prestigieux rang dans l’histoire de ce sport séculaire du sumo, le parcours vers le titre de yokozuna reste un enjeu décisif, validé par le conseil de délibération des yokozunas. Il n’y a pas de critères pour être promu yakozuna à partir du rand "d’ozeli", juste en dessous. Parmi les sept derniers yokuzunas, un seul est né au Japon, cinq en Mongolie et un aux Etats-Unis.