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Une plainte déposée pour de "graves dysfonctionnements" à la Fédération française de karaté

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Une plainte a été déposée mercredi par treize personnes en marge des élections à la tête de la Fédération française de karaté. L'actuel président de l'instance y est accusé de corruption passive et trafic d'influence afin de favoriser un proche lors du scrutin.

Treize personnes, licenciées et responsables actuels ou passés de la Fédération française de karaté, ont porté plainte contre X mercredi 4 décembre à Nanterre pour de "graves dysfonctionnements", notamment de la corruption passive et du trafic d'influence passif, a appris l'AFP d'une source proche du dossier.

"Dans le cadre de la campagne visant à l'élection d'un nouveau président et d'un nouveau conseil d'administration, de graves dysfonctionnements ont pu être observés, de nature à recouvrer une qualification pénale", détaille la plainte que l'AFP a pu consulter, envoyée au procureur de Nanterre la veille du début des élections du président et du conseil d'administration de la fédération, prévues jusqu'au 12 décembre.

Contacté par l'AFP, Yann Baillon, le directeur technique national de la fédération, a indiqué que, en raison de la campagne électorale, son "devoir de réserve" lui "impos(ait) la mesure", et de ne pas répondre aux sollicitations de la presse.

Soupçons de corruption et trafic d'influence

Ces treize personnes - dont des membres du conseil d'administration, des présidents de ligues régionales ou encore un ancien trésorier - reprochent au président actuel de la Fédération française de karaté et disciplines associées (FFKDA), Francis Didier, en poste depuis 2001, d'utiliser les moyens de l'institution pour favoriser l'élection d'un de ses proches, Bruno Verfaillie, responsable de la commission d'arbitrage.

M. Didier, qui ne peut légalement prétendre à un nouveau mandat, est notamment accusé par les plaignants de délivrer des dans et grades équivalents "directement au travers de (sa) seule signature" contre "l'assurance d'un vote au soutien de ce candidat".

Ceci constitue, selon eux, un délit de corruption passive et de trafic d'influence passif alors que l'attribution de ces distinctions passe habituellement par une commission. Selon les plaignants, cette commission n'aurait pas été réunie depuis l'été 2023. Ces titres attribués aux licenciés constituent des faux et conduisent donc leurs bénéficiaires à commettre une usurpation de titres selon les auteurs de la plainte.

Le président déjà épinglé dans plusieurs affaires

Plus généralement, les plaignants dénoncent un "climat délétère au sein des instances dirigeantes de la fédération", une atmosphère dont la presse nationale s'est fait récemment l'écho. En 2017, le ministère des Sports avait saisi la justice après une enquête administrative sur la gestion de la FFKDA déclenchée par des révélations de l'AFP concernant des soupçons d'abus de pouvoir et de malversations.

Principalement visé, le train de vie de M. Didier, notamment un appartement de fonction qu'il aurait omis de déclarer comme avantage en nature. A la même époque, M. Didier faisait par ailleurs l'objet de trois plaintes en justice pour abus de confiance, déposées par d'anciens dirigeants ou salariés de la fédération.

En septembre 2010, l'actuel président avait été condamné à Paris pour prise illégale d'intérêt à 1.000 euros d'amende avec sursis, aux côtés de deux autres membres du comité directeur.

JGL avec l'AFP