Mondiaux de tennis de table: "Maintenant, on joue quelque chose", la paire Dorr-Bourrassaud savoure sa qualif' en quarts

Florian, cette célébration, à la fin du match, "oui monsieur", c’était quoi?
Florian: "Il a démarré à Singapour. Dans ce tournoi, on fait un comeback du futur. Puis, tellement heureux, j’ai pensé à mon coach qui depuis très longtemps me dit toujours "oui monsieur" sur plein de trucs comme ça. Et là, Esté, "oui monsieur", "oui monsieur Florian", "oui monsieur Esteban". Et oui monsieur quoi. Bravo, on peut être fiers de nous. Et donc un bon oui monsieur, ça fait tout. Ça résume tout. Et puis lui, il vient vraiment du cœur."
Ça ressemble à un match quasi parfait, non?
Esteban: "Pas loin, oui. Je vais reprendre les phrases que j'ai dites il y a deux jours. Ça continue, c'est sur la lancée. On a encore bien préparé ce match-là. On se sent de mieux en mieux. Là, c'était notre premier match à Lusail. C'était vachement sympa. En plus, on jouait à côté des Chinois. Donc, il y a une ambiance. On est directement imprégnés. C'est vraiment top."
Florian: "A un moment, j'avais envie de me boucher les oreilles limite. Tout pour les Chinois. Nous, rien."
Esteban: "Il y avait les Français qui étaient là, il faut les remercier."
Vous aviez déjà vécu ça?
Florian: "Oui à Montpellier, on est 200 dans la salle pour un espace de 100 personnes. Mais par contre, je me suis tellement dit, la salle est grande. Il y a beaucoup de place et tout. J'ai senti que je pouvais avoir un peu de pression avec ça. Et en fait, je suis arrivé dans l'air de jeu. J'ai fait, en fait, elle est ridicule. Mais en extrapolant, en caricaturant. Moi, personnellement, ça m'a fait du bien de me dire qu'en fait, c'est comme les autres tables. Et du coup, on a fait un beau ping-pong."
Esteban: "Tactiquement, on les a bien muselés direct. On a bien capitalisé. Le fait de prendre le premier set, ça nous a fait beaucoup de bien. Je pense que si on n'avait pas pris ce set-là, ça aurait pu être encore un peu différent. Mais le fait d'avoir gagné le premier set, ça nous a mis vraiment bien. Et tactiquement, franchement, on a vraiment très bien joué. Je suis vraiment super content de Flo. Et franchement, c'est top."
Florian: "On leur a mis un peu le doute. Et c'est sur ça aussi qu'on peut être content. Mais on ne va pas s'arrêter là."
On voit que vous prenez du plaisir tous les deux?
Esteban: "C’est notre marque de fabrique. On fait kiffer."
Florian: "On ne sait pas de quoi est fait demain donc on profite de chaque instant, avec le sourire, on s'amuse. On joue au ping-pong, c'est notre métier. On s'amuse en même temps. On gagne des matchs en même temps. On ne va pas faire la gueule. On est tellement heureux d'être là. Mais bon, maintenant, on joue quelque chose. Et c'est ça aussi, de ne pas être trop heureux."
Et maintenant, il y a ce quart de finale avec une médaille en jeu?
Esteban: "Ce n’est pas la médaille, c’est juste un match de plus dans la compète. Profitez encore un peu ce soir. Voir à quelle heure on joue demain. Et se replonger dans la compète. Enfin dans le prochain match plutôt parce que la compète, on y est déjà."
Florian: "En fait, on le sait. Tout le monde le sait. On est à un match de la médaille, évidemment. Nous aussi, on n'est pas stupides. Mais je veux dire, c'est là le travail en amont et le travail direct dont on va avoir besoin. De se dire, effectivement, c'est un match comme les autres. Mais pas seulement le dire, de vraiment se l'approprier et se dire que c'est un tour de plus. Forcément, le dire comme ça, ça paraît simple. Il faut vraiment le comprendre intérieurement. Ça, ça va être plus dur. Et ça va être le petit boulot que moi, en tout cas, personnellement, j'aime faire. Parce que c'est quelque chose qui n'est pas simple non plus. Ça reste nos premiers championnats du monde et on se trouve en quarts de finale. Le but, c'est d'aborder ce match comme ça, penser à la tactique et se faire plaisir. Puis en espérant des "oui monsieur'."