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Affaire Swiatek: comment fonctionne l'ITIA, l’organe antidopage du tennis mondial

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Après la révélation de la suspension d'un mois d'Iga Swiatek après un contrôle positif à la trimétazidine (TMZ), de nombreuses questions se posent quant au fonctionnement de l'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (ITIA).

Née en 2016 à la suite d’une enquête anglo-saxonne sur des soupçons de matchs truqués dans les tournois du Grand Chelem. Une réunion de crise s’organise lors de l’Open d’Australie à Melbourne. Un panel est alors nommé et rend un rapport en 2018 qui recommande la création d’un statut indépendant par rapport aux institutions du tennis en vue de la création d’un tel organe.

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Une structure totalement indépendante

L’ITIA nait et très vite devient donc indépendante de la Fédération internationale et de tout organisation du monde du tennis. D’un objet à la base visant la corruption, l’ITIA prend en charge à partir de 2020 le sujet du dopage dans le tennis puis crée le programme antidopage du tennis. Aujourd’hui l’ITIA fonctionne comme une sorte de PME. La structure, basée à Londres, emploie plusieurs dizaines de salariés à temps plein. Le conseil d’administration de l’ITIA est composé de cinq représentants de l’iTIA, de représentants des tournois du Grand Chelem, de l’ATP, et de la WTA. Paradoxe: son budget provient notamment des cotisations annuelles des tournois du Grand Chelem, et des Tours (ATP et WTA). Chaque cotisation s’élevant à plusieurs millions d’euros.

Le secret de l’instruction des dossiers

Comme dans l’affaire Sinner il y a quelques mois, l’ensemble de la procédure de l'affaire Swiatek a été réalisée dans le plus grand secret jusqu’à son terme. L’ITIA fait partie de ces acteurs de l’antidopage qui ne communiquent pas tant que la procédure est en cours. En ce point, elle respecte le principe du code antidopage car il n’existe aucun texte qui oblige à la communication d’une affaire en cours et notamment d’une suspension provisoire.

Pour justifier son forfait sur trois tournois asiatiques (Séoul, Pékin, Wuhan), la Polonaise avait invoqué des "raisons personnelles". Ce qui peut interpeller, c’est la phrase "Iga Swiatek a accepté la suspension". Soit c’est une mauvaise formulation, soit cela laisse une nébuleuse sur l’application des sanctions pour le grand public. À chaque dossier qui s’ouvre, l’ITIA mandate des experts indépendants, tout comme des laboratoires pour effectuer les prélèvements lors des contrôles.

Anthony Rech