Davydenko abat son as

Il aura fallu treize rencontres au Russe pour battre Roger Federer. - -
Près de huit ans qu’il attendait ça. Depuis qu’ils se sont croisés pour la première fois sur le circuit, au deuxième tour du tournoi de Milan en janvier 2002, Nikolay Davydenko n’avait jamais connu l’ivresse d’une victoire contre Roger Federer. Soit douze défaites en autant de rencontres, dont trois en demi-finales de Grand Chelem. De quoi faire bouillir le sang du de l’impavide Moscovite. « Je ne vais pas arriver perdant », clamait-il vendredi soir à la veille du treizième acte contre sa bête noire suisse.
Davydenko n’a effectivement affiché aucun complexe. Pourtant désavantagé par une programmation qui l’a obligé à rejouer à peine quinze heures après sa victoire aussi tardive que décisive contre Robin Söderling, le septième joueur mondial a le mieux entamé la rencontre. Sur une surface londonienne qui valorise sa prise de balle précoce, il a d’abord étouffé le numéro un mondial, bouclant la première manche (6-2) en mois d’une demi-heure.
Mais Federer réagissait dans le deuxième acte, enlevé 6-4 face à un Davydenko plus fébrile. Retrouvant son service, le Bâlois semblait prendre l’ascendant, se retrouvant à deux points de la victoire dans le dixième jeu. Après avoir repoussé l’inéluctable, le Russe créait la surprise en s’emparant de la mise en jeu adverse dans la foulée. Servant pour ce succès tant attendu, il devait encore écarter une balle de 6 partout, d’un splendide coup droit, avant de conclure sa première occasion sur une ultime frappe de Federer dans le filet. Visiblement abasourdi par sa performance, il n’affichait presque aucun signe de joie avant de saluer sa prestigieuse victime du jour. Peut-être parce qu’il nourrit une ambition plus grande encore : celle de s’offrir dimanche le titre le plus prestigieux de sa carrière, un an après sa défaite en finale contre Novak Djokovic.
Juan Martin Del Potro a lui déjà atteint un sommet en s’offrant son premier Grand Chelem, mi-septembre à l’US Open. Face à Robin Söderling, auteur d’un superbe parcours après avoir bénéficié du forfait de Roddick pour intégrer le tableau, le jeune Argentin (21 ans), a globalement dominé son sujet malgré un très mauvais jeu décisif de la première manche, concédé 7-1. Profitant des erreurs adverses, il a ensuite recollé à une manche partout (6-3).
Mené 4-2 dans le dernier acte, il n’a ensuite pas cédé à la panique, revenant immédiatement au score avant de conclure dans le tie-break final sur son douzième ace. Que ce soit Davydenko ou Del Potro, qui ont tous deux réussi l’exploit de battre Roger Federer cette semaine à Londres, un nouveau joueur inscrira son nom au palmarès du tournoi des maîtres, dimanche.