Santoro : « Un choc terrible »

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Fabrice Santoro, qu’avez-vous pensé au moment où vous avez appris le contrôle positif de Richard Gasquet ?
Disons que de toute évidence, ce ne sont pas des évènements qui font du bien au tennis. Maintenant, il faut voir la suite de la procédure. Je suis un peu dans la même situation que vous, j’attends d’en savoir plus.
Est-ce qu’il y a une pression particulière ou des tentations quand on est sportif de haut niveau ?
La pression, elle se situe sur le terrain lorsqu’on rentre sur l’aire de jeu. Après en dehors, Richard est quelqu’un de tout à fait normal et je n’ai jamais senti de différence avec les autres.
Condamnez-vous ce genre de choses ? Comment réagissez-vous ?
Aujourd’hui, je ne peux pas condamner parce que je ne sais pas énormément de choses. J’ai appris ça samedi en fin de journée. Je connais Richard depuis qu’il a 9 ans. C’est un gamin avec qui j’ai joué lorsqu’il était très jeune. J’ai du mal à le croire. Je suis très étonné. Je sais comment il vit, on se voit beaucoup en dehors du terrain. Cela ne lui correspond pas. J’attends d’en savoir plus sur la procédure parce que je vais la suivre comme vous.
C’est un problème d’ordre privé ou sportif ?
Les deux. Cela s’est passé dans un cadre privé mais la sanction est liée au sport. Aujourd’hui, cela touche les deux domaines.
Quand on parle de la cocaïne comme un produit dopant, cela ne vous fait pas sourire ?
Ce n’est pas un produit dopant. Les gens qui imagineraient que Richard ait pu effectuer un dérapage pour être performant sur le terrain doivent mettre cette hypothèse de côté. Il est allé dans un dîner suite à un retrait du tournoi de Miami à cause d’une douleur au coude. Il est allé au restaurant puis ensuite dans une boite de nuit. Et après il ne sait pas trop ce qu’il s’est passé puisqu’il a été contrôlé le lendemain matin. Je l’ai eu au téléphone et il ne comprend pas.
Pensez-vous que la suspension provisoire qu’on lui inflige va le marquer psychologiquement ?
La suspension je ne pense pas. J’espère qu’il prouvera qu’il peut passer au-dessus de ce triste évènement. Mais c’est un choc terrible. On est à 15 jours de Roland Garros qu’il ne pourra pas jouer de même que Wimbledon dans la foulée. Il n’ose pas sortir de chez lui par peur d’être montré du doigt. Il est enfermé chez lui et est très malheureux.
Vous l’avez eu au téléphone ?
Oui à plusieurs reprises. Il ne comprend pas. Il est choqué et malheureux et il va se battre. Il attend la suite de la procédure pour en savoir plus. De toute évidence, il s’est passé quelque chose qui lui a échappé. Et cela ne lui correspond tellement pas que je suis triste pour lui.