Simon peut-il enfin devenir le patron ?

Gilles Simon - AFP
Si vous ne suivez pas attentivement l’actualité du tennis, l’information vous a peut-être échappé. Depuis ce lundi, Gilles Simon est redevenu le numéro un français au classement ATP. Une prise de pouvoir effectuée un peu dans l’anonymat, après une élimination sèche en 8es de finale du Masters 1000 de Miami face à David Ferrer (7-6, 6-0). Désormais 13e mondial, le Niçois devance Jo-Wilfried Tsonga (14e), Gaël Monfils (18e) et Richard Gasquet (28e). Pourtant, au classement du joueur le plus populaire et le plus médiatisé, Simon arrive toujours derrière ses compatriotes.
« Ça ne m’intéresse pas trop mais si vous voulez, vous pouvez parler de moi tous les jours, lance-t-il dans le Super Moscato Show sur RMC. Je joue, je suis tennisman et j’essaie de faire ce que j’ai à faire. Si tu as envie de parler de moi, tu parles de moi. Si tu n’as pas envie, tu n’en parles pas. » L’ombre de Tsonga, Monfils, Gasquet, voire Benneteau, Simon la connaît aussi en Coupe Davis. Souvent cantonné à un rôle de remplaçant, il regarde régulièrement du banc ses compatriotes batailler sur le court, comme lors de la finale perdue face à la Suisse en novembre dernier.
« Ce serait presque mauvais signe de bien le prendre »
Ce statut de doublure, Simon ne s’en contente pourtant pas. Et avoue avec franchise que chaque non-titularisation est un crève-cœur. « Evidemment, chaque joueur à envie de jouer. Quand on te dit que n’est pas toi mais un autre, ce serait presque mauvais signe de bien le prendre, lâche l’ancien n°6 mondial (en janvier 2009). En finale, forcément j’étais déçu car je jouais très bien et je pensais que je pouvais vraiment apporter. J’ai essayé d’apporter le plus possible en tant que 5e homme. Je crois que je l’ai fait plus que n’importe qui d’autre. Ce n’était pas agréable mais ce n’était pas non plus la première fois. C’est passé, on avance sinon on ne s’en sort pas. »
Et à l’heure de défendre son bilan négatif sous le maillot bleu (deux victoires en dix matches à enjeux), là non plus Simon ne se défile pas et comprend qu’Arnaud Clément, le capitaine tricolore, puisse ne pas lui accorder sa confiance. « Ça ne me vexe pas parce que c’est comme ça qu’on avance. Moi-même, quand je perds six ou sept fois, je me demande pourquoi je perds, concède-t-il. Surtout au début j’ai perdu contre des joueurs très forts et c’était un peu moins le cas à la fin, donc je me dis que, notamment en Argentine (défaites contre Monaco et Berlocq en 2013, ndlr), même en jouant mal je devais pouvoir m’en sortir. Ça m’aide à avancer et à travailler donc ça ne me pèse pas. » Sa victoire en cinq sets face à Jan-Lennard Struff lors du 1er tour face à l’Allemagne, ainsi que ce statut de numéro français, sont peut-être les premiers indices de la mue de Simon en nouveau leader du tennis tricolore.