Federer? Les Bleus feignent l’indifférence…

Arnaud Clément sur le court en terre battue du stade Pierre-Mauroy - AFP
Sa présence électrise regards et caméras. Et son absence, en tout cas sa possibilité, alimente débats et discussions. Au cœur de l’attention médiatico-tennistique après son forfait dimanche avant la finale du Masters, Roger Federer a encore tenu ce mardi le rôle de centre de gravité de la finale de la Coupe Davis entre la France et la Suisse. Présent en conférence de presse, le numéro 2 mondial n’a pas rassuré : « Mon dos n’est pas suffisamment rétabli pour m’entraîner ». Mais pour jouer ce week-end, alors ? « Rodger » tiendra-t-il sa place sur les courts dès ce vendredi ? Et si oui, dans quel état de forme ? Sera-t-il ménagé pour le samedi et/ou le dimanche au cas où ? Multiples, les interrogations vont alimenter la chronique jusqu’au tirage au sort de jeudi.
Un feuilleton que les Bleus vont forcément suivre. Même si Arnaud Clément et ses troupes ont pris l’option de minimiser l’importance de la situation devant les micros. De penser à eux avant de s’inquiéter des autres. « Ça ne change pas grand-chose sur la préparation, assène Richard Gasquet. Ce ne serait pas le même joueur, c’est sûr, mais le plus important sera de gagner le match. Celui qui ira sur le court devra être à 100% de ses moyens pour apporter un point à l’équipe de France, tout simplement. » Avec un autre message martelé en parallèle : qu’il soit là ou non, la Suisse, ce n’est pas QUE Federer. Alors autant faire comme si…
« Nous n’envisageons en aucun cas la possibilité que Federer ne soit pas aligné »
« Aujourd’hui, nous n’envisageons en aucun cas la possibilité que Roger Federer ne soit pas aligné et performant le vendredi, admet Clément, le capitaine tricolore. On se prépare depuis une dizaine de jours à jouer l’équipe suisse avec Federer et Wawrinka. Avant même son forfait en finale du Masters, on me posait tout le temps des questions sur le premier. Mais on ne va pas affronter l’équipe de Federer. On va affronter la Suisse, avec deux joueurs extrêmement performants. On se prépare pour ça afin de battre cette équipe qui est favorite. L’état physique de Federer, on ne le connaît pas. On se doit de se préparer le mieux possible jusqu’au dernier entraînement et après on verra qui seront nos adversaires. En tout cas, ils vont tout faire pour que Roger soit en forme vendredi. »
En cas de forfait de l’homme aux 17 titres du Grand Chelem, il faudra pourtant se réorganiser. Voir passer Wawrinka leader suisse repousserait de 48 heures son choc attendu du premier jour avec Jo-Wilfried Tsonga, le numéro 1 français. « Je ne me suis pas spécialement préparé à jouer quelqu’un d’autre, avoue le Manceau. On a l’habitude. Quand tu joues un tournoi, souvent, tu ne sais pas qui tu vas rencontrer après une victoire. Mais tu t’adaptes. Si ça devrait être le cas, je m’adapterai de la même façon. » En attendant, entre les deux entraînements du jour et la découverte du court en terre battue du stade Pierre-Mauroy, les Bleus voient la pression monter. Mais refusent de rentrer dans ce jeu, à l’image de leurs réponses au sujet de la bisbille entre Wawrinka et la femme de Federer en demie du Masters. « Je ne suis pas trop au courant et je n’ai pas vraiment envie de savoir, il est important qu’on se concentre sur nous », lance Tsonga. « Le principal, c’est d’être tous prêts à jouer vendredi, poursuit Gasquet. C’est ce qui nous anime aujourd’hui et on ne se préoccupe pas des autres choses. » Il sera temps de se soucier des Suisses dans les jours à venir. Federer ou pas.
Clément n’annonce pas encore son choix
A trois jours de la finale de Coupe Davis entre la France et la Suisse, le passage des deux équipes en conférence de presse a permis de faire le point sur les sujets chauds de la semaine. Quid, notamment, du choix d’Arnaud Clément en vue des deux premiers simples de vendredi ? « On a commencé à en discuter tous ensemble, explique le capitaine de l’équipe de France. Ça avance bien de ce côté-là. Ce sera sur les panneaux jeudi lors du tirage au sort. » Ce mardi, les Bleus ont pu (comme leurs adversaires) découvrir et tâter le splendide court en terre battue du stade Pierre-Mauroy avec un entraînement le matin et un autre l’après-midi (devant les yeux, notamment, du footballeur lillois Rio Mavuba venu en voisin). « Le stade est magnifique, c’est super de pouvoir jouer sur un court pareil », s’enthousiasme Richard Gasquet. « Quand ce sera plein, ça va être quelque chose de vraiment fort », appuie Julien Benneteau. De quoi permettre aux troupes tricolores de rentrer encore un peu plus dans l’événement. « Je ne sens pas d’appréhension particulière de la part de mes joueurs, estime Clément. Au contraire, c’est plus de l’excitation. »