Forget : «Ce sera difficile, peut-être cruel…»

Dix jours après son rassemblement à Saint-Cyprien, l’équipe de France de Coupe Davis s’apprête à jouer la quatrième finale de l’ère Forget. A quelques heures du premier match (14h ce vendredi), le capitaine prend la dimension de l’événement.

Guy Forget, expliquez nous d’abord les raisons de vos choix, surtout concernant Gilles Simon, que vous avez préféré à Michaël Llodra en simple…
J’ai envie d’envoyer un « Mika » (Llodra) frais et dispo sur le double de samedi qui sera crucial. Sur une surface intermédiaire, Mika et Gilles (Simon) ont un niveau de jeu à peu près équivalent. Je lance Gilles sur le premier match face à un Djokovic qui est favori. Mika et Clément seront archi-motivés en double. Et je me laisse la possibilité d’avoir le choix (pour les simples de dimanche), ce qui n’aurait pas été le cas si Mika avait joué dès vendredi face à Djokovic. C’est le choix le plus cohérent en fonction des cinq matches que l’on va avoir à jouer.

Sentez-vous la tension monter ?
Je regarde et je sais que je me suis trouvé à leur place il y a quelques années. C’est émouvant de voir Gaël (Monfils) qui rechigne parfois à faire des photos officielles et qui là prend des photos pour sa maman, ses copains, son site Internet, il a des yeux d’enfant. Mais sur le terrain, les choses sérieuses vont commencer et ils ne seront plus dans le monde de l’enfance. Ce sera difficile, peut-être cruel, et j’espère qu’ils sortiront la tête haute.

Qu’allez-vous dire à vos joueurs ?
Julien Benneteau m’a envoyé un texto hier (mercredi) en me demandant de leur dire qu’ils ont de la chance d’être là. Ils pourraient être blessés ou sur un lit d’hôpital, alors que d’autres courent et sautent… C’est un privilège de représenter la France sur le terrain. On y va sans arrière-pensée, on va tout donner, et le résultat sera ce qu’il sera.

Ce groupe est-il fort ?
Oui, la force de cette équipe est de gagner des matches malgré la défection de Jo-Wilfried Tsonga, le forfait de Julien Benneteau… le tout contre des grandes équipes. J’espère qu’elle va réussir à finir le boulot ici à Belgrade.

Propos recueillis par Eric Salliot à Belgrade