RMC Sport

Forget : « L’Espagne est notre Everest »

Guy Forget

Guy Forget - -

Le capitaine de l’équipe de France a retrouvé tous ses joueurs - hormis Jo-Wilfried Tsonga - ce samedi à Roland-Garros, à une semaine de la demi-finale de Coupe Davis face à l’Espagne. « Un Everest », pour Guy Forget.

Guy, à combien évaluez-vous les chances de l’équipe de France face à l’Espagne en demi-finales de Coupe Davis (du 16 au 18 septembre) ?

Aujourd’hui, les Espagnols sont largement favoris. Si je nous attribue 30% de chances de l’emporter, c’est déjà pas mal. Il faut jouer cette carte à fond. Il faut qu’on se donne les moyens de bien préparer cette rencontre et de jouer avec les bonnes attitudes et les bonnes options tactiques. Il faudra éviter de tomber dans les schémas tactiques qu’ils vont essayer de nous imposer pour nous user.

Jo-Wilfried Tsonga vous rejoindra dimanche ou lundi. Son élimination en quarts de finale de l’US Open vous a-t-elle arrangé dans votre préparation ?

Je ne vais pas dire ça parce que c’est toujours formidable d’avoir un joueur qui quitte un tournoi sur une victoire ou une grande finale. On aurait aimé voir Jo aller plus loin dans ce Tournoi mais il a été battu en trois sets par Roger Federer. Le côté positif - et c’est très égoïste ! - c’est qu’il va pouvoir couper pendant deux jours. Il va pouvoir s’habituer au décalage horaire, retaper tout doucement sur terre alors que s’il avait joué plusieurs matches en cinq sets à l’US Open, il serait arrivé plus entamé sur cette rencontre.

Le forfait de Gaël Monfils est-il un vrai coup dur pour l’équipe ?

Gaël est le joueur français le plus performant sur cette surface. C’est un coup dur pour notre équipe. Tant mieux pour les autres. C’est le discours que je vais leur tenir : ‘’A vous de saisir cette opportunité et d’essayer de battre David Ferrer ou Rafael Nadal chez eux sur terre battue’’. C’est un challenge formidable.

« J’espère qu’on ne sera pas le taureau »

Avez-vous décidé des joueurs que vous allez aligner en simple ?

A l’heure où je vous parle non, pas encore. Que ce soit Gilles Simon, Richard Gasquet ou Jo-Wilfried Tsonga, on a trois joueurs du même niveau sur cette surface avec des résultats plus ou moins bons sur les dernières semaines. Il va falloir que je tranche. Entre le vendredi et le dimanche, on peut aligner de simples différents. Je compte utiliser cette possibilité pour effectuer un bon choix stratégique. Ce sera un peu compliqué mais quand on a trois joueurs de ce niveau-là, autant essayer de les utiliser au maximum.

L’Espagne n’a plus perdu en Coupe Davis depuis 1999 à domicile. A quelle ambiance vous attendez-vous à Cordoue ?

Je m’attends à des conditions chaudes et difficiles devant un public souvent chaud en Espagne. Dans les arènes, on assiste souvent à des mises à mort et j’espère qu’on ne sera pas le taureau. C’est un challenge extraordinaire pour nous. L’Espagne sur terre battue chez elle est la meilleure équipe du monde. Point barre. On joue les champions du monde. Ils n’ont pas perdu depuis longtemps, ils ont gagné l’épreuve à plusieurs reprises. C’est notre Everest. Soit on se dit que c’est injouable, soit on se dit qu’il faut créer un exploit et gravir ce sommet. On peut être une des premières équipes depuis bien longtemps à battre l’Espagne chez elle.