Forget sur le gril

L'impuissance de Gilles Simon et du capitaine Forget vendredi à Belgrade - -
1/ A-t-il fait les bons choix ?
Simon en simple vendredi, Llodra en double samedi et en simple dimanche… trois matches pour une seule victoire. Le casting était-il le bon ? Simon s’est fait marcher dessus par Djokovic, Llodra s’est imposé avec son compère Arnaud Clément, après avoir frisé la correctionnelle. Et dimanche, le Parisien n’a pas existé contre Troicki. Après l’échec de Simon, Forget avait dit « ne rien regretter ». Pour autant, Llodra avait-il les épaules pour porter le costume de n°1 bis ? « Mika avait très bien joué à Bercy, mais il était peut-être en phase descendante dans sa préparation », concède Henri Leconte. « C'est normal que Michaël Llodra ait joué, soutient Jean Gachassin, le président de la FFT, surtout après ses super-performances à Bercy, Le capitaine a fait les bons choix. »
2/ A-t-il bien géré la pression du public ?
C’était la raison d’être du stage à Saint-Cyprien. Construire un mental de fer pour passer outre le public de « furieux », selon les mots du docteur Montalvan. Paradoxalement, c’est Forget qui a semblé le plus agacé par l’ambiance à l’Arena de Belgrade. « Les spectateurs ont sifflé trois fois sur cinq lorsque l’équipe de France servait, je trouve ça intolérable. (…) Cela ne se voit même pas dans les pays d’Amérique du Sud, où le public peut être chauvin. Lorsque tu dois jouer contre les adversaires et contre les imbéciles dans la salle, c’est fatigant à la longue. »
3/ Sa méthode a-t-elle atteint ses limites ?
« J’aurais aimé avoir Jo sur le cours à certains moments. » En l’absence de leader, Forget a tenté de capitaliser sur l’esprit de groupe. « J'ai vu des garçons très solidaires qui n'étaient pas copains à la base. J'ai vu des gars blessés venir encourager les autres. J'ai vu une équipe de sept joueurs, je n'avais jamais vécu ça quand j'étais moi-même joueur… » Monfils à son niveau, Llodra en deçà, Simon aux abonnés absents, le feu sacré n’est pas venu de la chaise. « La responsabilité est collective », tranche l’ex-DTN Patrice Dominguez.
4/ La fin d’un cycle ?
« Avec le potentiel des joueurs que nous avons, nous espérons que l'année prochaine nous repartirons pour une grande saison (Autriche-France au premier tour le 4 mars, ndlr), annonce Gachassin. On est fier d'avoir été en finale. (…) Même si une finale ne se perd pas… » En poste depuis 11 ans, vainqueur sur le court en 1991 et 1996, et sur la chaise en 2001, Forget était à un match de revivre la même joie. « J'ai vécu quatre semaines de rêve avec eux. La fédération et le bureau de la FFT vont se réunir dans les prochaines semaines pour savoir comment ils veulent reconduire cette équipe. Si je peux filer un coup de main, je le ferai avec plaisir. Avec ce groupe, on doit jouer la gagne. » Avec ou sans Forget ?